Le mouvement contre l’austérité n’a pas levé, de toute évidence, le printemps dernier. Cet automne, c’est toute la machine syndicale et sociale qui va se mettre en branle. Pas juste le mouvement étudiant.
Plusieurs raisons poussent de nombreux citoyens à se mobiliser : les plus faibles et les plus vulnérables sont souvent touchés en premier. Aussi, le modèle québécois est saccagé au profit d’un État moins interventionniste, d’une ouverture à la dérèglementation et à une plus grande place pour le secteur privé.
La stratégie du gouvernement est subtile : il suffit de sabrer dans les services gouvernementaux pour qu’ils deviennent inefficaces. De telle manière, le citoyen moyen pense que ces services ne sont que les restes d’une époque révolue et se demande pourquoi il paie tant d’impôts pour des services d’une qualité de plus en plus médiocre. Ce citoyen se met donc à préférer un modèle où le privé est plus présent et à préconiser des baisses d’impôts. C’est logique.
Plusieurs se mobilisent face à cette situation. Le problème avec le mouvement contre l’austérité n’est pas ce qu’il revendique, mais la manière de se faire valoir publiquement.
Plusieurs citoyens ont vu les méthodes et slogans jugés douteux et irrespectueux de centaines de manifestants lors des évènements du printemps dernier. Ils ont tout simplement décroché. Le problème n’est pas la manifestation, mais la manière de manifester.
Tellement les méthodes de faire passer les messages ne passent pas dans l’opinion publique, les citoyens se ferment les oreilles, ne voulant pas être associés à de telles pratiques.
Dans le conflit qui oppose le mouvement contre l’austérité et le gouvernement actuel, il est facile de concéder la victoire d’avance à ce dernier. La raison est bien simple : il détient une grande partie de l’opinion publique. Du moins, assez grande pour être en mesure de conserver le pouvoir.
Fin renard, le gouvernement sait que dans notre type de démocratie, l’opinion publique est probablement ce qui est le plus important à mettre de son côté.
La balle est maintenant dans le camp de tous ceux qui militent dans le mouvement large contre l’austérité. C’est pourquoi tous ceux qui veulent préserver le modèle québécois ont une lourde responsabilité individuelle : ils doivent s’informer et manifester de manière intelligente et responsable.
Bref, ça va passer ou ça va casser.