Les Missions commerciales de l’Université Laval, c’est plusieurs mois de préparation pour trois semaines d’aventures en terre étrangère qui promettent de changer la vie des participants. Preuve de la vitalité du concept, cette entreprise sans but lucratif créée et gérée par des étudiants, du personnel de l’Université Laval et des gens d’affaires du Québec fête ses 20 ans cette année.
« Embarquer dans les Missions commerciales, c’est embarquer à fond. On devient passionné », assure Laureline Laserre, étudiante au baccalauréat intégré en affaires publiques et relations internationales. À sa première année dans ce programme, elle a été représentante pour la direction du Bureau international de l’Université Laval en Indonésie. L’expérience qu’elle a vécue comme agente de développement, on la sent dans l’exaltation qui teinte ses propos.
Laureline n’est pas la seule : depuis ses débuts en 1997, où quinze étudiants en administration s’envolaient vers l’Argentine, les Missions commerciales de l’Université Laval permettent à des centaines d’étudiants de fouler le sol de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique latine. Et ce, dans le but d’« offrir aux entreprises québécoises qui désirent percer un nouveau marché, un service professionnel et sur mesure à prix très compétitif ».
Biscuits Leclerc, Bombardier et RDI sont quelques-uns des noms d’ici qui ont profité des services d’internationalisation des Missions commerciales au fil des années. En 2016, quarante mandats seront attribués en Corée du Sud, en Inde ou au Mexique.
Jet set : oui, mais…
Déplacements payés, soupers d’affaires, accès à un compte de dépenses, nuitées dans des hôtels luxueux : les représentants étudiants envoyés par les Missions commerciales profitent de tous les bénéfices offerts aux professionnels du milieu du commerce international. Une expérience aux allures jet sets qui semble, de prime abord, des plus glamours.
Or, si vous embarquez dans l’aventure pour le voyage sur le bras, vous allez être déçus ! « Ce sont les bonbons de l’expérience », prévient Charles Côté, coordinateur de la Corée du Sud en 2016. « Vous êtes mieux de travailler et vous payez votre voyage vous-même », affirme Geneviève Marcotte, directive exécutive des Missions commerciales.
« Il faut réellement des gens passionnés par l’aventure qu’on leur offre et non seulement par le voyage en classe affaires », poursuit-elle. Car, avant le voyage viennent les (nombreuses) heures de travail passées à préparer la mission. Sans parler du rendement à fournir une fois rendu sur place qui tue dans l’œuf toute idée de se prélasser sur le bord d’une piscine avec un mojito.
Un gros contrat
Parlez-en à Laureline. « Ma plus grande crainte, au départ, c’était de ne pas être à la hauteur », avoue-t-elle candidement. Au cours de son mandat, elle a identifié des entreprises susceptibles d’être intéressées par les services des Missions commerciales en vue d’ensuite leur vendre l’idée d’une mission à l’étranger. Ce faisant, elle a dû gérer, organiser et effectuer maintes recherches, appels, rencontres avec des chefs d’entreprises.
Et puis il y a eu les rapports sur différents aspects des marchés d’affaires internationaux, la nécessité d’apprendre une autre langue que le français ou l’anglais, la familiarisation avec la culture du pays visité ainsi qu’avec celle de l’entreprise… Bref, tout un contrat pour des étudiants qui, cerise sur le sundae, doivent faire preuve de débrouillardise, d’autonomie et de détermination.
« L’étudiant est au cœur de l’entreprise. C’est lui qui maîtrise le mandat, pas les coordonateurs », explique Charles Côté, tout en soulignant que le rôle ces derniers est plutôt d’accompagner. « Nous sommes guidés pas à pas et ça devient naturel, stimulant plutôt qu’effrayant, confirme Laureline. Chaque fois qu’une nouvelle étape arrive, on apprend et on fonce. »
Ascenseur vers les étoiles
Outre six crédits de formation universitaire, que viennent chercher les agents de développement dans le projet Missions commerciales ? Un réseau de contacts locaux et internationaux, une expérience professionnelle, une expérience de vie unique en son genre, certes.
Mais, surtout, un ascenseur plus ou moins direct vers les rangs futurs de l’entreprise mandataire, comme en font foi tous ces anciens participants recrutés à la suite de la fin de leur mandat.