Après quatre années à dominer la scène universitaire, Stéphanie Pakenham s’apprête à disputer sa cinquième et dernière saison au sein de l’équipe de badminton du Rouge et Or. L’occasion pour celle qui smashe des volants depuis 17 ans de revenir sur son parcours à l’Université Laval. Et de parler de l’avenir. En toute simplicité.
Championne canadienne universitaire de badminton avant même d’entrer à l’université (2010), deux fois athlète féminine par excellence de l’année (2013-2014 et 2014-2015), participation au Championnat du monde universitaire (2014) ainsi qu’aux « Jeux olympiques du sport universitaire », les Universiades (2013 & 2015)… Un nombre incalculable de victoires qui lui ont valu tout autant de titres d’étudiante-athlète de la semaine. Il n’y a pas à dire, le palmarès de Stéphanie Pakenham est impressionnant. Certainement l’un des meilleurs dans l’histoire récente du programme Rouge et Or.
Bref, de quoi s’enfler la tête et se complaire dans sa propre excellence.
Pourtant, ce n’est pas le cas de Stéphanie. Bien au contraire : la raquette de 24 ans, bientôt 25, respire la réserve de ceux et celles qui connaissent la portée réelle de leurs succès. Elle sait qu’aux yeux de l’amateur de sport moyen, le badminton est une discipline mineure. De celles qui n’existent peu, voire pas, en dehors de leur réalité olympique. Un sport boudé en somme.
Regrette-t-elle son « choix » de sport ? « Pas du tout, tranche-t-elle, avec un aplomb rare chez celle qui a tenu une raquette dans ses mains pour la première fois à l’âge tendre de sept ans. Si j’ai choisi de pratiquer le badminton, c’est parce que j’aime ça, pas pour gagner un concours de popularité. Je ne changerais de sport pour rien au monde. »
Des mots qui surprennent de la part d’une étudiante-athlète qui pratique son sport au bas mot 15 heures par semaine, excluant les compétitions. Et qui a depuis longtemps perdu le compte des fins de semaine passées sur la route, à disputer ce qu’il convient d’appeler des marathons de badminton. « Ce mois-ci, je ne serai pas chez moi pendant un seul weekend », dit l’étudiante au certificat en gestion urbaine et immobilière avec le rictus dans la voix, comme pour confirmer que, dans le fond, ça ne la dérange pas.
Car, ce mode de vie, Stéphanie l’a délibérément choisi. La carrière à l’international, à laquelle elle pouvait jusqu’à un certain point aspirer, très peu pour elle. « La compétition à ce niveau est incompatible avec les études, auxquelles j’accorde beaucoup d’importance. Et puis c’est si difficile d’en vivre ! J’aime mieux avoir de l’équilibre dans ma vie tout en la conjuguant avec l’excellence », assure celle qui a Étienne Couture, l’entraîneur-chef du Rouge et Or badminton, comme entraîneur depuis le secondaire 5. C’était il y a neuf ans.
Cette saison est la dernière de la jeune femme au sein du Rouge et Or. Étant à sa dernière année d’admissibilité ainsi qu’à ses dernières sessions d’étude, cela représente pour elle la fin d’un cycle, d’une « belle aventure » comme elle le décrit. Ce qui l’empêche d’avoir de grandes ambitions pour son chant du cygne. « J’aimerais contribuer à la conquête de la bannière féminine et mixte par le Rouge et Or », affirme-t-elle. D’ailleurs, sa campagne 2015-2016 débutera à Trois-Rivières la fin de semaine prochaine pour une compétition par équipe mixte.
Et pour la suite ? La verra-t-on remiser sa raquette et ses volants ? Si elle songe « à mettre le sport sur la glace », elle avoue « ne pas savoir pour l’instant ». « Je prends les choses une à la fois », finit-elle par dire avec la retenue habituelle qui la caractérise. Une retenue qui, contrairement à ce qu’on pourrait croire, n’est pas de la timidité. Mais bien de l’humilité.
Vous savez, celle des championnes ?