Débat cordial à l’Université Laval

Une centaine de personnes se sont réunies le mardi 29 septembre pour assister au premier débat électoral à se tenir sur le campus de l’Université Laval. Constat frappant : le ton de ce débat était beaucoup plus cordial qu’il ne l’est durant les débats des chefs. Un tantinet consensuel. 

Le débat a vu s’opposer des candidats de tous les partis, excepté du Parti conservateur qui brillait par son absence. Le NPD était représenté par le député sortant de Louis-Hébert, Denis Blanchette ; le Parti libéral et le Bloc québécois respectivement par Jean-Yves Duclos et Charles Mordret, tous deux candidats dans Québec. Du côté du Parti vert, c’est André Bélisle, candidat dans Bellechasse-Les Etchemins-Lévis, qui s’est chargé de représenter le parti.

Les quatre candidats ne se sont pas vraiment attardés à s’attaquer mutuellement sur l’ensemble des sujets abordés durant le débat. Au contraire, ils ont unanimement attaqué le bilan des conservateurs.

Bien que le sujet du niqab soit devenu l’enjeu central de la campagne ces derniers temps, les quatre candidats ne s’y sont pas penchés à outrance. À la place, d’autres sujets ont été mis de l’avant, notamment la place des communautés autochtones et l’importance des subventions en recherche à l’université.

Les quatre partis ont unanimement approuvé le fait que les peuples autochtones doivent non seulement avoir plus de droits sur leurs terres ancestrales, mais qu’ils doivent aussi être davantage consultés dans certaines décisions de l’État.

Par ailleurs, messieurs Duclos et Bélisle ont avancé que le prochain gouvernement devrait se pencher sur les recommandations qui ont été faites par la Commission de vérité et réconciliation qui s’est attardée notamment sur le cas des pensionnats autochtones.

Les cas de disparitions et de meurtres de nombreuses femmes autochtones au cours des dernières années ont aussi été décriés par l’ensemble des candidats.

De plus, le candidat bloquiste Charles Mordret a vanté les politiques autochtones du Québec, qu’il qualifie comme étant « en avance » sur les politiques d’Ottawa en la matière. De plus, il a ajouté que le plus important serait de mettre un terme à un « rapport de domination » entre les peuples.

En ce qui concerne la recherche, autant fondamentale qu’appliquée, il a été question de l’implication du privé dans son financement et les conséquences que cela peut amener.

Pour le candidat néo-démocrate dans Louis-Hébert, Denis Blanchette, « on se concentre beaucoup sur l’innovation [et] sur ce qui rapporte à l’entreprise à court terme, mais on ne pense pas au développement à long terme. C’est pour ça entre autres […] qu’on voit des baisses de financement dans la recherche fondamentale et appliquée dans les centres universitaires. »

Les autres candidats ont renchéri en affirmant qu’il sera important que le prochain gouvernement discute avec les provinces pour rétablir les fonds en recherche et surtout, de réaliser les bienfaits économiques que cela apporterait à la société.

Les candidats ont eu également à se prononcer sur les résultats d’un sondage réalisé par la firme Reputation Institute qui avance que le Canada est reconnu pour l’efficacité économique de son gouvernement, ses politiques environnementales et ses relations internationales.

Il n’en fallait pas plus pour faire rire les candidats qui chacun leur tour ont attaqué la validité de ce sondage, puisque selon eux, le Canada est loin d’être un modèle en matière d’environnement, d’efficacité économique et de relations internationales.

Les candidats ont plutôt décrié la stratégie économique et énergétique du gouvernement Harper qui mise tout sur le développement pétrolier. À l’approche de la Conférence de Paris, les candidats ont avancé diverses solutions pour lutter contre les changements climatiques.

Le Bloc préconise un plan qui ne mise pas tout sur le pétrole, les libéraux parlent d’établir une taxe sur le carbone, Denis Blanchette a mis de l’avant le plan de réduction des gaz à effets de serre récemment présenté par le NPD, tandis que le Parti vert s’oppose à toute production de pétrole au Canada.

Lutter contre le cynisme chez les jeunes

Un débat sur le campus était l’occasion idéale pour aborder le cynisme des jeunes pour la politique fédérale et qui s’est manifesté par un taux de non-participation de presque 60 % chez les 18-25 ans aux élections de 2011. Une situation alarmante pour tous les candidats.

Parmi les solutions mises de l’avant, il y a eu celle de la réforme du mode scrutin. Les candidats ont unanimement vanté les bienfaits d’un scrutin proportionnel. Seul le chef libéral Justin Trudeau s’est engagé à réformer le mode de scrutin dans un premier mandat.

M. Bélisle a précisé que selon lui, l’une des raisons principales du cynisme est que les jeunes ne se reconnaissent plus dans les vieux partis.

Des conservateurs absents, mais pas perdants

Bien qu’aucun représentant du parti de Stephen Harper n’ait participé aux trois débats qui ont eu lieu dans la ville de Québec ce 29 septembre, il n’en demeure pas moins que le Parti conservateur semble encore avoir le vent dans les voiles dans la Vieille-Capitale.

En effet, le lendemain de ces trois débats, le chef conservateur a fait une visite à Québec qui a rassemblé un peu plus de 600 personnes, selon les chiffres avancés par son parti.

Auteur / autrice

  • Thomas Thivierge

    J'ai fait mon secondaire au Séminaire Marie-Reine du Clergé. J'ai fait mon cégep à Alma en sciences humaines. Depuis 2012, je suis en communication publique avec spécialisation en journalisme à l'Université Laval. J'ai depuis écrit pour les journaux étudiants l'Exemplaire et Impact Campus. Je suis passionné par la politique, l'histoire, le sport et le cinéma en particulier.

    Voir toutes les publications
Consulter le magazine