Stéphane Dion était de passage sur le campus la semaine dernière dans le cadre du colloque « La démocratie référendaire dans les États plurinationaux ». Le député libéral faisait partie des conférenciers invités ; il détonnait dans ce décor académique. Lui, le routier de la politique fédérale et père de la Loi sur la clarté venait prononcer une allocution dans le cadre de ce très sérieux colloque universitaire.
Mais dans l’ombre de sa réputation qui le précède, se cache l’universitaire qui a enseigné quelques années à l’Université de Montréal. C’est cet aspect de sa personnalité qu’il a présenté, la semaine dernière.
Son cours était bien préparé, ses phrases bien ciselées. La cassette du politicien chevronné a même été mise de côté pour un moment, allocution à un auditoire de professeurs d’université oblige.
Mais au fond, il défendait avec foi la même chose qu’il y a plus de dix ans : la théorie selon laquelle un résultat de 50 % +1 des voix n’est pas suffisamment clair pour que le Québec devienne un pays. Quel serait un pourcentage clair ? 55 %, 58 %, 75 % ? Il ne se prononce toujours pas ! Belle stratégie pour tenter de discréditer un mouvement qui se légitime par son aspiration démocratique.
Ce colloque a d’ailleurs eu lieu vingt ans après la victoire de l’option du « NON », le soir du 30 octobre 1995, et plusieurs analystes politiques et journalistes affirment qu’il n’y a pas, aujourd’hui, de référendum dans le radar.
Plusieurs expliquent que Justin Trudeau va redonner aux Québécois l’envie d’être Canadiens. Justin Trudeau va faire avancer beaucoup de choses au Canada, pour le mieux. Comme son père, il accomplira de grandes avancées sociales et marquera l’Histoire.
Toutefois, le Parti libéral est une grosse machine. Et il va probablement se faire avaler par elle.
Parce qu’il est entouré de personnes comme l’ancien chef Stéphane Dion, qui donne l’impression d’un intellectuel posé, tenant un discours nuancé et progressiste. Il n’en est rien par rapport à son idée qu’il se fait du mouvement indépendantiste québécois et du droit des Québécois à l’autodétermination.
Et c’est justement pour cette raison que l’appui à la souveraineté va remonter. À cause d’un discours doctrinaire et dépassé.
Le vent de l’indépendance et de l’autodétermination souffle sur plusieurs villes dans le monde, comme Barcelone et Édimbourg. Ces villes sont le théâtre d’un élan de nationalisme et leur destinée a un rendez-vous avec l’histoire.
Les Québécois en auront bientôt assez de valser avec un palier de gouvernement qui les empêche de jouer parmi le grand concert des Nations.
Le Parti libéral du Canada et Stéphane Dion causeront des étincelles qui feront embraser ce sentiment qui va bientôt exalter la majorité des Québécois.