UEQ : La vacuité du non

Le camp du Non à l’UEQ a tort. Nous aurions beau tergiverser et souligner les nombreuses qualités de l’Union, c’est véritablement la vacuité de l’argumentaire adverse qui frappe l’esprit. Derrière les images-chocs, les bonnes intentions et la rhétorique, on ne retrouve finalement qu’une série de raccourcis intellectuels, qui seront brièvement explorés au cours de 400 prochains mots.

Arrêtons-nous d’entrée de jeu sur ce qui apparaît comme l’obsession principale du Non : la genèse de l’Union. S’il peut être tentant de critiquer le processus qui mène à la création d’une nouvelle association, c’est pourtant sa conclusion qui fait l’objet d’un vote. Toutes les bêtises qui pourraient avoir été dites ou faites n’ont d’importance que si elles se reflètent dans le projet final – mieux vaut alors débattre de celui-ci directement.

Penser résumer une organisation sur quelques déclarations piochées pêle-mêle dans des dizaines de pages de comptes-rendus de réunions jamais adoptés est à peu près du même niveau que la fine analyse de quelqu’un qui jugera de gauche le PLQ actuel parce que René Lévesque en a déjà été membre. C’est au mieux moins pertinent que de se pencher sur les structures concrètes; au pire, c’est un véritable détournement de la question centrale.

C’est que cette dernière – la pauvre! –  est bien souvent éludée. Alors qu’on devrait chercher à savoir si CADEUL servirait mieux les étudiants en joignant l’UEQ que de quelque autre manière, les options concurrentes ne sont présentées par le Non que pour dénigrer l’Union, sans qu’une véritable comparaison soit faite. Pourtant, si nous nous prêtions à l’exercice, on remarquerait la supériorité du Oui face aux autres possibilités. Ainsi, le peu de résultats concrets obtenus à la suite des campagnes pour le FSSEP et pour une rémunération des stages finaux en éducation, malgré des efforts massifs de la CADEUL, illustrent bien l’importance de jouir d’un porte-voix politique supplémentaire et les limites de l’indépendance.

De même, le Non se plaît à vanter les charmes de l’AVEQ, un projet national concurrent. Seulement, en tenant mordicus à un fonctionnement selon lequel chaque association dispose du même nombre de votes (qu’elle soit de 3000 ou 30 000 membres!), elle rend à la fois la populeuse CADEUL injustement faible et valorise la coquille des associations plutôt que les êtres humains qui la composent. Au contraire, l’UEQ exige simultanément une majorité d’associations et une seconde majorité, pondérée selon la taille de chaque membre.

L’espace manque pour explorer plus en détail d’autres erreurs du Non, qu’elles portent sur la cotisation (mon Dieu! on permet à nos représentants à temps plein de toucher le salaire minimum!), la non-urgence d’une affiliation (je suis sûr que le gouvernement Couillard est bien d’accord avec le Non sur l’inutilité d’un représentant étudiant fort…) et bien d’autres sujets encore. Au final, c’est un arrangement d’insultes, de pieuses déclarations de principes et de faits impertinents que le Non tente de faire passer cela pour un argumentaire. Ce sera bien insuffisant pour empêcher les étudiants de comprendre que l’Union est la meilleure option qui s’offre à elle.

Auteur / autrice

Consulter le magazine