Le Musée de géologie René-Bureau, situé au 4e étage du pavillon Pouliot de l’Université Laval, a été victime d’un vol il y a plusieurs semaines. De nombreux spécimens ont été dérobés, dont la valeur totale est estimée à 20 000$
Des dizaines de roches manquent toujours à l’appel dans les vitrines du musée, plusieurs semaines après l’événement. Les voleurs auraient ciblé certains spécimens, puisque des roches spécifiques ne reposent plus sur leur présentoir alors que d’autres autour y sont toujours. Selon nos informations, la valeur des roches dérobées s’élèverait à 20 000 $.
Rejointe par Impact Campus, l’administration du Musée s’est montrée avare de commentaires. Son conservateur, M. Olivier Rabeau, a refusé toute demande d’entrevue, en spécifiant ne pas vouloir que l’information soit rendue publique. « Nous en sommes à revoir les mesures de sécurité du Musée, et je crains que la diffusion de cette nouvelle ne mette l’accent sur la vulnérabilité et la valeur de certaines pièces », a-t-il fait valoir dans un échange par courriel. Au total, deux demandes ont été formulées à Impact Campus pour ne pas publier la nouvelle.
Sur les lieux, seuls de petits cadenas verrouillent les vitrines de l’exposition, alors que des dizaines de spécimens sont exposés dans chacune des vitrines. Au total, ce sont 7000 spécimens qui sont exposés dans 35 présentoirs muraux, sur environ 160 mètres de longueur. Aucune caméra de surveillance n’est par ailleurs visible.
Sécurité défaillante
Malgré les heures d’ouverture officielles fixées entre 9 h et 17 h, le Musée René-Bureau « est accessible 24 h sur 24 », mentionne un professeur du Département de géologie et de génie géologique en entrevue téléphonique. Il souligne que cette situation constitue un problème pour la sécurité de la collection.
Depuis son arrivée à l’Université Laval il y a près de 20 ans, le professeur dénonce le manque grandissant de sécurité. Alors qu’il doit parfois se présenter sur le campus la fin de semaine ou en dehors des heures de bureau régulières, « il n’y a jamais personne qui vient me voir pour me demander ce que je fais ici », laisse-t-il entendre. Selon lui, cet exemple illustre les failles du système de sécurité.
Il se demande à quelle échelle la sécurité doit-elle être renforcée : « Faut-il plus de sécurité à l’échelle du campus, du pavillon ou du musée ? » Bien que le Département de géologie et de génie géologique ait demandé à son personnel de ne pas divulguer d’information sur le sujet après l’entretien avec Impact Campus, le professeur admet que l’accessibilité trop facile à des choses de valeur constitue un problème sur le campus. Pour être intéressant, un musée doit posséder des spécimens de valeur, explique-t-il. « Se protéger, ça a des coûts », ajoute le professeur qui reconnaît l’importance pédagogique de la collection du Musée. Sans spécifier davantage, il mentionne que le Département aurait adopté une motion pour « appuyer la direction universitaire ».
À l’heure actuelle, Impact Campus n’a pas été en mesure de confirmer si des spécimens ont été récupérés.
De son côté, l’Université Laval ne fait aucun commentaire sur cette affaire. On confirme cependant que des vols ont été signalés au Service de sécurité et de prévention (SSP), qui s’est saisi du dossier. Une enquête est en cours.