Le baccalauréat en art et science de l’animation (BASA) n’est pas étranger aux festivals qui animent la scène internationale. Chaque année, une poignée de ses étudiants voient un de leur court-métrage présenté aux Sommets du cinéma d’animation, dont la 14e édition s’est tenue du 25 au 29 novembre 2015 à Montréal.
Guillaume Boivin a planché trois sessions sur Popsquad, le cartoon de 3 minutes qui a été présenté au Panorama Québec-Canada des Sommets les 28 et 29 novembre. Idem pour Gabriel Talbot, dont le Méta a été projeté à la Cinémathèque québécoise lors de la même occasion.
Pour les deux jeunes hommes, voir son film intégré à ce volet non compétitif du festival, c’est une occasion de donner une visibilité intéressante à leur travail. Surtout que ce qui compte dans le milieu, ce n’est pas tant la formation que les films sur lesquels on travaille, énonce Guillaume.
Leurs courts-métrages ont été projetés au même titre qu’une vingtaine d’autres provenant de partout au Canada. L’Université Laval, avec ses quatre projets sélectionnés, a ainsi côtoyé à l’écran certaines des plus grandes écoles québécoises, ontariennes et britanno-colombiennes.
Trois sessions, trois minutes
Les courts-métrages sont le fruit d’une année et demie de travail que doit mener chaque étudiant du BASA. Le plan de match qui se profile pour eux quand ils arrivent en deuxième et troisième année, c’est de prendre une session pour la pré-production, une pour la production et une pour la post-production de leur film d’animation. Ils peuvent choisir de travailler seuls, comme Gabriel, ou en équipe, comme Guillaume.
En réalité, le temps est loin d’être aussi parfaitement réparti. « La post-production est souvent rushée dans la deuxième moitié de la dernière session pour maximiser le temps de production », se rappelle Guillaume. En bout de ligne, ajoute Gabriel, « il y a beaucoup d’étudiants qui finissent la production dans les semaines avant la projection. »
Au terme de ce marathon d’animation, Guillaume Boivin et ses quatre équipiers ont accouché de Popsquad. L’épopée cartoonesque en 3D met en scène trois enfants qui n’ont aucun argent en poche, mais un grand désir de popsicle. Plan loufoque après entourloupe : ils ne reculent devant rien pour mettre la main sur une friandise glacée. Au final, « les trois petites terreurs font passer un mauvais quart d’heure au marchand de crème glacée », résume Guillaume. Pour l’équipe qui « voulait faire de quoi de super cartoon, de super enfantin », le thème s’y prêtait bien, conclut le jeune homme.
Seul dans sa barque, Gabriel Talbot a plutôt misé sur le 2D pour Méta. Le rythme y est plus lent, plus organique. « C’est un homme et il a une plante qui pousse sur lui. Il s’occupe de sa petite plante et il se promène dans son laboratoire sous-terrain pour entretenir d’autres plantes qui sont en train de pousser », explique le jeune homme qui a terminé son bac l’été dernier. L’histoire en soi ne fait aucun sens, ajoute-t-il, mais est empreinte d’une poésie certaine, ajoute-t-il.
Pré-production : Comprends l’idéation, l’écriture du scénario et le design visuel des éléments du film.
Production : Lors de cette seconde étape, la magie opère. On travaille sur le film, on anime les personnages, les scènes prennent vie.
Post-production : C’est tout ce qui suit la production. On parle surtout de montage, de mixage sonore, du générique et de tout ce qui est promotionnel.