Le Festival de théâtre de l’Université Laval (FTUL) a souligné la Journée de la femme le 8 mars dernier avec une conférence animée par cinq personnalités du milieu théâtral, au Fou Aéliés. Le monde des artistes est connu pour être un milieu avant-gardiste et audacieux, mais qu’en est-il de la situation féminine ?
Invités pour l’occasion, l’enseignante de théâtre Irène Roy, les actrices Noémie O’Farrell et Marie-Ginette Guay, la fondatrice de Burlestacular Cristina Moscini et le metteur en scène Alexandre Fecteau ont échangé avec l’audience anecdotes personnelles et impressions sur le sujet.
« Tout récemment, la ministre de la Condition féminine du Québec a affirmé refuser le titre de féministe », commence Irène Roy. Le débat est lancé : est-ce que les femmes ont peur de se dire féministes ? Dans le monde culturel, pas vraiment. Pourtant, « il y a toujours des systèmes qui entretiennent les différences, il y a plus de mises en scène faites par les hommes que par les femmes », fait remarquer Alexandre Fecteau, qui signait Les Fées ont soif à la Bordée en septembre 2014.
Il y a plus d’hommes sur les planches. Sans parler de flagrante injustice, Noémie conseille aux femmes dans le milieu de rester vigilantes et de se créer des opportunités. Seulement, c’est plus difficile sans modèles, comme l’explique Cristina.
Le rôle des décideurs d’images
On a tendance à accorder à l’apparence physique une place quasi primordiale lorsqu’il s’agit des femmes. Si Noémie est prête à refuser des rôles contraires à ses principes aujourd’hui, à 27 ans, qu’en sera-t-il quand elle atteindra un âge où les opportunités deviendront rares?
Certes, ce souci accordé au physique au théâtre est moins évident que dans les publicités. Tout de même, Marie-Ginette Guay croit qu’il est du devoir des décideurs d’images, des casteurs, de combattre les standards – réducteurs – avec lesquels les femmes doivent composer. Fecteau confirme en lançant que « la mise en scène, c’est un poste de pouvoir », ce qu’a compris Cristina Moscini qui offre une grande place aux femmes de tous âges et de toutes formes dans son spectacle de burlesque, Burlestacular.
À la fin, tous s’entendent : le théâtre a besoin de diversité. Les futurs diplômées ne doivent pas trop s’inquiéter selon les invités : c’est un milieu qui évolue.