FTUL : 5 questions à Christian Lapointe

Le talentueux metteur en scène Christian Lapointe présidait cette année la deuxième édition du Festival de théâtre de l’Université Laval. Lors de la soirée d’ouverture, Impact Campus a rencontré ce visage marquant de la scène artistique québécoise.

Qu’est-ce que signifie, pour vous, le partenariat avec le Festival de théâtre de l’UL ?

Dans les quinze dernières années, j’ai bûché très fort. La place que j’occupe dans le paysage des arts vivants à Québec a été gagnée d’arrache-pied. C’est cette image que je véhicule. Avec de la persévérance, on peut se forger une place bien à nous. Pour ces jeunes, je souhaite être le porte-étendard de cet exemple à suivre dans le monde de l’art.

Quelle est votre relation avec cette relève en théâtre ?

Je suis avide de voir les artistes qui changeront le paradigme de notre perception des arts vivants par leur pratique. Je suis impatient de voir ce qu’aura à offrir la vague des années à venir. J’ai hâte de regarder des œuvres de la jeunesse et qu’elles me déroutent. Je suis enthousiaste de soutenir ces futurs praticiens qui créeront des contenus dépassant mon propre imaginaire.

Qu’est-ce qui a changé selon vous depuis à la première édition du FTUL?

C’est beaucoup plus vaste, j’ai l’impression que l’organisation a été dépassée par l’ampleur que ça prend. C’est une bonne nouvelle que de voir qu’il y a de l’engouement. Dans une ville comme Québec, inventer des nouveaux contextes à la création n’est jamais facile, mais toujours profitable. Je crois que le festival est sur un très bel air d’aller.

Quelle est votre plus grande fierté depuis le début de votre carrière?

Dernièrement, j’ai fait une performance de 70 heures autour de l’œuvre d’Antonin Artaud. Une activité gratuite dont le but était de ramasser des fonds pour la fondation de l’alphabétisation du Québec. Dans une province où les gens au pouvoir coupent dans l’éducation, et où 50 % des gens sont analphabètes, je pense que mon geste a eu un impact social. Il a su échapper à la logique marchande du commerce des spectacles.

L’intégration vidéo, que vous utilisez beaucoup, fait-elle partie du théâtre moderne, selon vous?

Le théâtre est un art qui avale toutes les avancées technologiques. De nos jours, si on utilise une caméra en direct et qu’on ne sait pas quoi en faire, ça paraît que c’est fait par mode. L’important en vidéo, c’est toujours d’utiliser les langages pour la cohérence entre eux. La démocratisation des outils permet à tous d’utiliser ces nouveaux médiums, mais ce n’est pas tout le monde qui sait s’en servir.

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