Un prix en or pour un bâtiment vert conçu par des étudiants

Grâce à leur tour en bois et en verre, trois finissants à la maîtrise en architecture sont revenus vainqueurs du premier concours Durabilys qui récompensait les meilleurs projets en développement durable les 23 et 24 mars.

Courtoisie : Jasmine Maheu Moisan, Julien Laroche et Rose-Marie Faille-Faubert
Courtoisie : Jasmine Maheu Moisan, Julien Laroche et Rosemarie Faille-Faubert

Honoré-Mercier. Entre la pierre du Parlement et le béton des hôtels Delta et Hilton se dresserait une tour de verre, de bois et de végétation. La tour, qui abrite autant des bureaux que des logements, a été conçue de façon à être écologiquement responsable.

Tel est le projet que Jasmine Maheu Moisan, Julien Laroche et Rosemarie Faille-Faubert ont soumis au concours Durabilys, dont la première édition a été initiée par la section québécoise du Conseil du bâtiment durable du Canada.

Depuis sa présentation à la fin de l’atelier de maîtrise lors duquel il a été créé, où il a remporté un prix pour son intégration du bois, le bâtiment s’est démarqué lors d’un concours international de tours durables, note Julien.

« Selon nos calculs, ce bâtiment créerait toute l’énergie dont il a besoin et ne consommerait absolument rien du réseau externe », en plus de récupérer l’eau potable, explique l’un des concepteurs, Julien Laroche. Panneaux solaires, récupération de chaleur, utilisation de matériaux dont la transformation nécessite peu d’énergie : rien n’a été mis de côté pour rendre l’édifice écoresponsable.

Si une panne d’électricité survenait, « il y aurait de la ventilation naturelle et un effet de cheminée qui tirerait la chaleur des niveaux sans avoir besoin d’un effort mécanique », ajoute le jeune homme.

Le projet commandait aux étudiants qu’ils tiennent également compte de l’emplacement imposé. Les avenues Honoré-Mercier et René-Lévesque étant relativement bruyantes, le trio a travaillé à « diminuer la nuisance acoustique » du lieu, tout en maximisant l’entrée de lumière naturelle, explique Jasmine Maheu Moisan.

La forme de la tour a aussi été conçue de sorte à minimiser l’ombre projetée sur les édifices environnants de même que les vents que peuvent créer de telles constructions, ajoute Jasmine, également coordonnatrice du SPOT cette année.

Plus qu’une tendance

Par ce premier concours destiné aux projets verts, la section québécoise du Conseil du bâtiment durable du Canada emboîte le pas aux autres provinces qui offrent de pareilles opportunités aux architectes, soulignent les étudiants. Une initiative qui ne peut qu’être bénéfique pour cette tendance qui, bien qu’elle connaisse une hausse de popularité tant au Québec qu’aux États-Unis, se heurte au refus de certains clients, constatent-ils.

« Le défi du bâtiment durable en ce moment, c’est plus l’acceptation du client » que les techniques et les matériaux mis à la disposition des architectes, soulève Julien. « Notre bâtiment pourrait être construit, mais le client a de la misère à se faire à l’idée que son bâtiment va peut-être avoir moins de mètres carrés et qu’il va coûter un peu plus cher, même s’il sera rentable parce qu’il permettra d’économiser de l’énergie. »

Une façon de voir le bâtiment durable qui manque de vision, mentionne Jasmine qui voit ce type de projet davantage comme des « investissements ». Au-delà des économies d’énergie, la certification durable rend un édifice plus attractif aux yeux des futurs employés, soucieux d’être engagés dans une entreprise qui « promeut un style de vie à leur image », ajoute la finissante.

 

Auteur / autrice

  • Kim Chabot

    Journaliste culturelle dans l’âme et historienne de formation, Kim est passionnée par la littérature, les arts visuels et le théâtre. Elle aime découvrir de tout, des grands classiques aux projets artistiques de la relève. Pour elle, les scènes de l’Université Laval et de la Ville de Québec sont des gros terrains de jeux aux possibilités infinies. Elle nourrit aussi un grand amour pour la langue française, au grand dam de ceux qu’elle reprend inlassablement pour des « si j’aurais ».

    Voir toutes les publications
Consulter le magazine