Après avoir facilement réussi à se qualifier pour le deuxième tour, voilà que la première favorite du tournoi de la Coupe Banque Nationale, Eugenie Bouchard, a littéralement croulé sous la pression jeudi soir. Elle s’est alors inclinée en deux manches 6-2 et 6-3 devant la 162e raquette mondiale, la Russe Alla Kudryavtseva.
Bien que tout indiquait qu’Eugenie Bouchard deviendrait la première Canadienne à remporter le tournoi de Québec, la 48e joueuse mondiale a baissé pavillon devant son adversaire, décevant les 2476 spectateurs réunis au Peps de l’Université Laval.
La Montréalaise a débuté le match de belle façon. Toutefois, dès le deuxième jeu, après avoir manqué trois balles de bris, la frustration s’est emparée d’elle. L’efficacité de sa première balle de service en première manche n’a pas été suffisante devant la Russe qui n’a pas manqué une occasion de briller.
Malgré l’intervention du responsable de l’élite du tennis féminin au Canada, Sylvain Bruneau, « Genie » n’a jamais retrouvé son aplomb. « Aujourd’hui, c’était un peu trop pour elle. Elle est passée un peu à côté », a-t-il admis après la rencontre.
« On est déçu du résultat du match et de la façon dont ça s’est déroulé. Ça me fait mal, j’ai l’impression de réagir des fois comme un parent en me disant : ‘‘ Tu n’as pas besoin d’en faire tant que ça. C’est un jeu cette affaire-là ’’. C’est ça qu’on a vu, elle a perdu ses moyens à ne pas savoir comment », a expliqué Eugène Lapierre, vice-président chez Tennis Canada.
Le directeur du tournoi, Pierre-Luc Tessier, avait un seul conseil à donner à Eugenie Bouchard. « Il faudrait qu’elle réalise qu’elle a encore du temps. Ce n’est pas comme s’il fallait que ça se fasse demain matin qu’elle revienne parmi l’élite. Elle a juste 22 ans. C’est jeune encore. Quand on regarde les filles du top 10, elles gagnent encore des grands chelems à 30, 31 ans. »
Les raisons de sa performance cauchemardesque restent, pour l’instant, inconnues du public, puisque la chouchou des Québécois a préféré quitter immédiatement après la fin du match, ne répondant pas aux questions des journalistes. Cette dernière contrevient ainsi à un règlement de la WTA qui pourrait l’exposer à une amende.
La réaction de Bouchard a déçu Sylvain Bruneau qui admet qu’il « est toujours préférable de faire face à la musique et de répondre aux questions ».
Victoire en or
La spécialiste du double, Alla Kudryavtseva, a soutenu, en point de presse, que c’est toujours un plaisir de disputer un match devant la foule canadienne, mais que ce match a une signification toute spéciale pour elle. « Eugenie est une joueuse accomplie. C’est une finaliste de Grands Chelems. Oui, je dirais que c’est probablement l’une des meilleures victoires de ma carrière. Elle est parmi le top-50, c’était la première favorite. C’était une opportunité pour moi », a-t-elle souligné.
La Russe a toutefois refusé de s’avancer sur la suite de son parcours, puisqu’elle est consciente que ses performances ne sont pas constantes. « Je suis une joueuse qui peut très bien jouer une journée et pas très bien le lendemain. Alors, j’essaie de ne pas penser trop loin », lance-t-elle avec le sourire.
Aucune Canadienne au tour suivant
Plus tard en soirée, Françoise Abanda est passé bien près de faire oublier la contre-performance de sa compatriote québécoise. Toutefois, une blessure au pied gauche l’a incommodée dans son match contre l’Américaine Jessica Pegula qui l’a finalement emporté en deux manches 7-6 (2), 7-5.
« C’est une joueuse que j’avais déjà battue auparavant, donc c’est décevant de perdre la deuxième fois », confie-t-elle.
Une deuxième défaite qui fait mal à l’organisation. « On le dit depuis le début qu’on veut voir une Canadienne gagner ce tournoi-là. C’est décevant d’en voir deux partir la même journée. Françoise a passé bien près de continuer. Elle a joué un très bon match », conclut Pierre-Luc Tessier.