Ma thèse en 180 secondes : Maud Gratuze représente l’UL au Maroc

L’étudiante au doctorat en neurobiologie à l’Université Laval, Maud Gratuze, prendra part à la troisième finale internationale du concours Ma thèse en 180 secondes jeudi, à Rabat, au Maroc. Elle y présentera les résultats de sa recherche sur les causes de la maladie d’Alzheimer.

Tout comme une vingtaine de candidats francophones issus de dix pays (Belgique, Bénin, Cameroun, France, Maroc, Canada, Indonésie, Sénégal, Suisse et Tunisie), l’étudiante de l’Université Laval participera la fin de semaine prochaine à ce grand rassemblement.

En effet, après avoir franchi l’étape des sélections facultaire, universitaire et nationale, voilà que Maud Gratuze aborde la grande finale avec la satisfaction du devoir accompli. La finale internationale à Rabat, jeudi, est, pour la principale intéressée, la consécration de trois ans et demi de recherche sur l’impact du diabète sur la phosphorylation de la protéine tau dans la maladie d’Alzheimer.

« Je suis très contente de m’être rendue jusque-là. C’était un beau défi que je m’étais lancé et je crois que je peux dire mission réussie. Il serait bien de gagner, mais je ne vais pas au Maroc dans ce but. J’y vais pour l’expérience et pour l’échange », lance-t-elle.

Compétition relevée

Ce qui a étonné le plus Maud, c’est, sans contredit, le calibre très élevé de la compétition. Dès la sélection facultaire, l’étudiante en neurologie s’est dite impressionnée par des projets de recherche.

« J’avais vu des présentations les années précédentes. J’avais vu que le niveau était quand même assez haut, mais je ne m’attendais pas à ça. C’était vraiment agréable d’entendre les autres présentations, parce que j’ai appris plein de choses sur des sujets que je ne connaissais pas », souligne-t-elle.

Ce qui l’a démarqué des autres selon elle : sa franchise. Elle n’a pas hésité à prendre le taureau par les cornes et à souligner, d’entrée de jeu dans sa présentation, qu’elle a rencontré des problèmes lors de ses recherches et que les résultats qu’elle a obtenus n’étaient pas ceux escomptés.

« On oublie trop souvent que la science, c’est beaucoup d’échecs. Je trouvais ça important d’être transparente et de ne pas contourner le problème », a-t-elle confié une semaine avant son départ.

Transmettre son savoir

Pour l’étudiante du troisième cycle, il était primordial de participer à ce concours pour une raison bien simple : parler simplement des résultats de sa recherche au grand public.

Elle estime que la complexité des recherches, tout particulièrement en médecine, décourage trop souvent les gens à comprendre. Selon elle, c’est aux scientifiques que revient le devoir de vulgariser ces informations et d’intéresser la population à la recherche.

« Il est important que les chercheurs sachent parler et qu’ils témoignent de leur trouvaille. Il y a près d’un siècle de recherche sur la maladie d’Alzheimer et tout ce que le public retient, c’est qu’il n’y a pas de traitement. Je crois qu’il est temps que les choses changent et que tous soient au courant des avancements qui sont faits quotidiennement dans le milieu scientifique », raconte Maud Gratuze.

Elle admet toutefois que ce n’est pas une tâche simple, spécialement lorsque cela fait plusieurs années qu’on travaille sur un sujet. Le chercheur doit donc démontrer beaucoup de rigueur, puisqu’il est simple de représenter faussement des résultats et désinformer le public.

« Le plus difficile, dans toute mon expérience, a été de vulgariser tout en gardant une certaine véracité dans ce que l’on dit. Des fois, on a l’impression de tellement vulgariser que l’information n’est plus totalement exacte. Il faut être vigilant pour ne pas surinterpréter nos résultats », analyse la troisième lauréate de la finale nationale du concours Ma thèse en 180 secondes.

Adapter son discours

Bien que trois compétitions semblables à celle à laquelle elle s’apprête à participer soient derrière elle, l’étudiante soutient que la finale internationale est unique, notamment par son contexte culturel différent sur toute la ligne.

« La préparation pour les trois premières compétitions se ressemblait, mais là, je dois modifier mon texte. Ce n’est pas le même public. Face à un public canadien, il y avait certaines choses auxquelles je pouvais faire allusion. Par exemple, je parlais de la RAMQ, chose que je ne peux plus vraiment aborder, puisque les références du public international ne sont pas les mêmes », explique-t-elle.

Heureusement pour la Lavalloise, la langue ne sera pas un défi supplémentaire, car le français sera à l’honneur lors de ce grand rassemblement scientifique.

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