Intéresser les jeunes à la littérature

Ouverte en 2015, la Maison de la littérature a mis sur pied le comité des jeunes programmateurs pour une deuxième année de suite. Son objectif : promouvoir la littérature auprès du public des 15-25 ans, si difficilement atteignable.

Formé de cinq étudiants de l’Université Laval, quatre en littérature et un en philosophie, le comité des jeunes programmeurs organisera, en 2016, trois activités ayant pour but de rendre la littérature intéressante aux yeux de son public cible. Vidéos sympathiques sur les figures de style qui peuplent notre quotidien, création de cartes de Noël avec une auteure invitée qui montrera comment les rendre hors du commun et un recueil de textes sur l’état de la langue française vu par la jeunesse de Québec.

Pour le recueil, la participation de tous est sollicitée; le seul critère est d’être âgé entre 15 et 25 ans. Les intéressés ont jusqu’au 25 novembre pour participer. Le comité sélectionnera les meilleurs et les rassemblera en un même ouvrage au début de l’année 2017. Deux ou trois personnalités québécoises y joindront leur plume, mais leurs noms ne sont pas encore dévoilés.

Bien que la question ait été explorée maintes et maintes fois, l’état de la langue française au Québec reste une question centrale. Toutefois, le recueil que les jeunes programmateurs ont décidé de monter aborde l’enjeu avec une vision nouvelle. « Souvent, dans les textes sur l’état de la langue française, on a juste une opinion donc on a l’impression que la question est plate et que ce sont toujours les mêmes réponses qui reviennent. Mais là, on regroupe plein d’opinions différentes de gens qui ne militent pas pour ça depuis des années et ça va donner une sorte de fraîcheur à la question », souligne André-Philippe Doré, membre du comité.

Un format différent

À 20 ans, on est considéré adulte. Pourtant, il existe une différence importante entre l’organisation d’activités spécifiquement proposées à cette tranche d’âge et celles cherchant à atteindre un public plus vieux. En effet, il est important d’adapter ce qui leur est destiné, pas tant dans le contenu que dans le contenant, comme l’explique André-Philippe. « Quand les plus vieux essaient d’organiser des activités pour les jeunes, ils essaient d’avoir une espèce de langage « jeune », mais ça sonne faux. » Donc, pas d’atelier sur les textos, Twitter ou l’expression « LOL ». Le comité comprend qu’il y a de bien meilleures façons d’atteindre les gens de leur âge.

La question de l’état de la littérature au Québec est souvent soulevée, surtout du rapport à la nouvelle génération, qui est souvent décrit comme médiocre. Selon André-Philippe Doré, il s’agit d’un discours abusivement dramatique ne représentant pas la situation dont il est témoin. « C’est loin d’être apocalyptique comme c’est souvent expliqué. Les revues littéraires ne manquent pas de textes et il y a une bonne participation aux activités littéraires. »

De qui ça? 

Un autre point important concernant la littérature réside dans les référents. Selon l’âge et l’endroit d’où l’on vient, ils ne sont pas les mêmes. Il est donc important de les adapter lorsqu’on cherche à susciter l’intérêt d’un certain groupe et c’est exactement ce que les jeunes programmateurs ont décidé de faire.

« Par exemple, on voulait faire un sketch axé sur Le cœur a ses raisons, qui est une émission qui a été regardée de façon beaucoup plus compulsive par un public moins vieux, selon nous. Donc, on est allés chercher cette référence culturelle qui est connue des plus jeunes », dit André-Philippe Doré. Les 15-25 ans se sentiront donc concernés à travers des activités dans lesquelles ils pourront reconnaître des aspects de la culture québécoise qu’ils connaissent.

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