C’est l’été 1968. Dans la cour avant de sa maison, Léon Doré, 10 ans, est en train de se pendre à un arbre. Ainsi commence C’est pas moi, je le jure !, cinquième film de Philippe Falardeau. Pareil début ne fait que donner le ton au récit, qui se poursuit d’aussi bonne façon. Quoi de plus normal, puisque cette histoire raconte une crise: celle d’un enfant différent des autres qui vit le départ brutal de sa mère. Le cordon ombilical coupé, Léon doit apprendre à vivre sans l’unique personne qui le comprend vraiment.
Il trouve un certain réconfort en Léa, sorte d’alter ego féminin qui a perdu son père. Ensemble, ils partent à l’aventure, affrontant les craintes et les désillusions de l’enfance. Néanmoins, cela se révèle quand même difficile pour Léon. D’une nature entêtée, il accumule naturellement les mauvais coups, les gaffes et les mensonges. Intelligent, il parvient toujours à s’en sortir à force de ruse et de stratagèmes. D’ailleurs le renard, que l’on voit à quelques reprises, semble être son animal totem. La réalité finira tout de même par rattraper Léon, malgré toute l’astuce dont il dispose.
C’est avec brio, efficacité et simplicité que le réalisateur intègre au récit des références à l’époque. Qu’il s’agisse de Barbies, de Legos, de l’annonce de la formation du PQ ou tout simplement de la croix, cela fait sourire et apporte des petites touches agréables au film. De même en est-il pour la musique, discrète et bucolique, une création originale provenant tout droit de la planète Patrick Watson.
Adaptation des romans pour jeunes C’est pas moi, je le jure ! et Alice court avec René écrits par Bruno Hébert, ce film aborde d’une façon rafraîchissante la vision qu’un enfant peut avoir de la vie. Et, avec un petit homme étant tout sauf normal comme personnage principal, Philippe Falardeau a donné encore plus de contraste à cette vision qui nous a tous déjà habités.