C’est dans le cadre du mois de la nutrition que l’auteure et nutritionniste, Catherine Lefebvre, a livré, mercredi dernier, une conférence intitulée Sucre, vérités et conséquences. Une prise de conscience collective sur les méfaits du sucre, ingrédient pourtant très présent dans notre quotidien.
Inspirée de son tout dernier livre sur le sucre, la conférence dresse le portrait global de cet « ingrédient chouchou ». L’histoire de ce dernier remonte au 17e siècle, où il était échangé sous forme de cannes à sucre, à travers le commerce triangulaire.
De plus en plus en demande durant la période coloniale, c’est véritablement lors de l’Exposition universelle de 1904 à St-Louis en Louisiane que la consommation de sucre a explosé en Occident. C’est à ce moment que les boissons sucrées, la crème glacée et les friandises sont devenues des biens de consommation courants dans le mode de vie de la classe moyenne.
Menace pour la biodiversité
En plus d’être dangereuse pour la santé, cette commodité représente une menace pour la biodiversité à l’échelle planétaire. « La culture de la canne à sucre est la plante qui a causé le plus de dommages à la faune et à la flore », mentionne Catherine.
Celle-ci ajoute que cette monoculture engendre encore, à l’heure actuelle, des conditions de vie pénibles pour des milliers de travailleurs, notamment dans les Caraïbes.
« On veut avoir de la transparence et des informations sur nos aliments. Un kilo de sucre, on voit la personne derrière. C’est difficile d’imaginer l’humain derrière la poche de sucre, mais ça mérite d’être fait et de se poser la question. »
Les défis d’aujourd’hui
Selon elle, le Guide alimentaire canadien est inadapté à la réalité quotidienne des citoyens et ne prend pas en compte l’augmentation des produits transformés sur le marché.
Au lieu de l’utiliser auprès de ses patients, elle propose trois alternatives pour une saine alimentation : manger des fruits et légumes à volonté, consommer moins de viandes, plus de poissons et de légumineuses puis cuisiner avec des aliments de base. Catherine insiste également sur la convivialité des repas, trop souvent oubliée lorsqu’on est occupés.
« Quand on voyage, on peut voir l’importance des repas en famille et entre amis dans plusieurs cultures. Ça a un impact dans la relation avec les aliments, la façon dont on mange et l’isolement », explique la conférencière.
Un devoir d’agir
Catherine rappelle que les lobbys du sucre sont derrière cette puissante industrie. C’est pourquoi il serait difficile de faire passer une loi afin d’empêcher la vente de boissons sucrées dans les hôpitaux ou de créer une taxe sur celles-ci.
En revanche, la nutritionniste incite le public à faire des choix de consommation intelligents pour ne pas encourager ce mode d’alimentation. Réputée dans le monde de la nutrition, elle essaie de rejoindre le plus de personnes sur des plateformes différentes comme Facebook, Twitter et Instagram.
« Catherine adopte une approche populaire qui rejoint beaucoup de jeunes étudiants sur les médias sociaux », affirme le Bureau d’Entraide en Nutrition (BEN) de l’Université Laval.
Tout au long du mois de mars, le BEN offre une programmation variée afin d’approfondir sur l’alimentation : activités thématiques, collations et conférences sont au rendez-vous. L’horaire est disponible ici.