Fin de la grève sur le campus de l’Université Laval

L’Université Laval et ses employés de soutien se sont entendus sur les bases d’une nouvelle convention collective, jeudi matin. Cela met ainsi fin à la grève sur le campus, qui paralysait plusieurs services depuis le 21 février dernier.

La décision a été prise à l’interne à l’issue de « discussions intensives » mercredi et jeudi, selon la porte-parole de l’institution d’enseignement, Andrée-Anne Stewart.

Satisfait de mettre fin à un conflit « dur et long », le porte-parole du Syndicat des employé(e)s de l’UL (SEUL), Éric-Jan Zubrzycki, avance que la proposition syndicale sur la restructuration des régimes de retraite a été acceptée telle quelle par l’employeur.

Celui-ci a également accordé les mêmes augmentations salariales offertes dans le secteur public à ses employés de soutien, qui en avaient fait une priorité dans ce conflit. Les hausses en question sont de 1,5% en 2016, 1,75% en 2017 et 2% en 2018.

Certains points administratifs ont toutefois été concédés par le syndicat lors des négociations en ce qui concerne les enjeux de mobilité. « Techniquement, on devait procéder par l’abolition et la création de postes, mais on s’est mis d’accord pour éviter cet obstacle-là », confie le leader syndical.

Pour l’instant, la direction souligne que tous les détails de l’entente pourront être rendus publics « au moment où les membres du Conseil d’administration de l’Université Laval l’auront entérinée ».

Élément de surprise

Rappelons qu’aucune négociation concrète n’avait eu lieu depuis plusieurs jours déjà. La convention collective des employés de soutien était échue depuis le 1er avril dernier.

L’assemblée générale du SEUL, prévue le 3 avril au Grand Théâtre de Québec, sera tout de même tenue. Devant initialement faire le point sur la grève, l’événement invitera maintenant les membres à voter sur l’entente de principe.  « C’est accepté par le comité de négociations et le conseil exécutif, mais il faut quand même présenter le tout en assemblée générale pour que ce soit officiel », exprime M. Zubrzycki.

Ce sont donc 1900 salariés, dont des employés d’entretien des bâtiments, techniciens de laboratoire, personnel de bureau et personnel de bibliothèque, qui pourront reprendre leur horaire habituel de travail dès vendredi matin, poursuit-il.

« C’est essentiellement une entente dans laquelle l’employeur a fait droit à nos demandes, lance-t-il. On est prêts à revenir au travail dès demain, pour revenir sur les dommages. On va s’efforcer de faire en sorte que les étudiants soient le moins pénalisés dans toute cette aventure. »

L’administration soulagée

« C’est un grand plaisir et un soulagement ce matin de saluer la fin de la grève, indique pour sa part le vice-recteur exécutif, Éric Bauce. Je me réjouis aussi que le dialogue nous ait permis d’arriver à une entente qui respecte nos objectifs financiers de même que nos objectifs liés à la gestion évolutive de l’institution. »

Il ajoute que l’UL « n’a pas reculé sur les principes du départ » et que tous les services aux étudiants reprendront leur cours normal dès demain matin à l’échelle du campus.

« On veut vraiment assurer les étudiants qu’il y aura entière collaboration de l’Université pour faciliter la poursuite de leur session. C’est un point tournant pour nous », ajoute Andrée-Anne Stewart.

Post-mortem

Maintenant que le conflit est réglé, l’Université Laval admet qu’elle aura à se pencher sur les effets qu’ont engendré cette grève dans ses différentes instances.

« On sent un certain nombre d’impacts par rapport à notre mission, c’est bien clair, avoue M. Bauce. C’est évident qu’on va faire un post-mortem avec nos doyens, nos cadres, nos profs, nos étudiants, toutes les équipes finalement. On va éventuellement évaluer tous les impacts. »

Questionné à savoir si des compensations seront offertes aux étudiants ayant perdu des parties de leur formation universitaire, le vice-recteur répond que « cela fera partie du post-mortem et que l’on verra », sans pour autant fermer la porte à ce genre de solution.

De son côté, le porte-parole du SEUL rappelle que son groupe « mettra l’épaule à la roue pour réparer les pots cassés et qu’il y aura aussi un post-mortem à faire du côté syndical ».

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