Difficile de se souvenir de l’époque où on parlait plus de Michael Jackson pour sa musique que pour ses procès pour pédophilie et sa progressive transformation en zombie.
Et ça n’est pas près de s’arranger. Après avoir commis le très mauvais Invincible en 2001, on vient d’apprendre que Jackson a décidé de demander au chanteur RnB Ne-Yo de produire son nouvel album. Un album qui s’annonce donc sirupeux, cliché et tout ce qu’il y a de plus convenu. Beurk.
Si Michael n’est plus que l’ombre – le squelette, devrais-je dire – de ce qu’il était, il faut se souvenir de l’époque où tous les gamins âgés de 6 à 14 ans essayaient de danser le moonwalk en chantant «Billie Jean». Pendant les années 1980 et au début des années 1990, Michael Jackson, c’était malade.
À l’apogée de ce succès, le clip de «Thriller» réalisé par John Landis (à qui on doit, entre autres, Les Blues Brothers) a terrorisé les jeunes enfants. Dans le clip, Michael, tout de cuir rouge vêtu, joue au zombie dans un cimetière peuplé de goules qui, au lieu d’être assoiffées de sang, ont plutôt investi leur énergie maléfique dans des cours de danse. D’où une chorégraphie géniale et un clip devenu culte, souvent copié, jamais égalé.
Enfin, c’est ce que je croyais jusqu’à ce que je vois «Golimar», une sorte de version indienne de «Thriller» tirée du film Donga, paru en 1985. Dans «Golimar», Michael Jackson est remplacé par la star du cinéma indien Chiru, qui porte le même genre de vêtements en cuir rouge, mais qui améliore le look du clip original en portant une grosse moustache et en arborant fièrement son bourrelet naissant.
Les effets spéciaux sont eux aussi à couper le souffle. Quand Chiru se transforme en revenant, ses yeux deviennent vert fluo et il lui pousse des dents de vampire en plastique. Les goules autour de lui ressemblent plus à des restes de pizza qu’à des créatures de l’enfer.
La musique est proche de celle de «Thriller», mais à la sauce Tandoori. La ligne de basse est presque similaire, mais tout le reste change: paroles en télougou, harmonies influencées par la musique indienne, etc.
Le meilleur reste toutefois la chorégraphie, qui est adaptée aux exigences d’un public indien, tout en restant fidèle à l’originale. Des pas de danse incroyables et incroyablement drôles, quelque part entre la danse des canards, John Travolta période Saturday Night Fever, et la danse indienne.
Beurre sur le pain, il existe une version de cette vidéo avec des sous-titres en anglais. Ces sous-titres ne sont aucunement la traduction de ce qui est dit, mais plutôt des transcriptions de la façon dont sonnent les mots. D’où des aberrations comme «Nippley man I met, he ate my motorboat» (L’homme téton que j’ai rencontré a mangé mon bateau à moteur) ou «Welcome the dude who ain’t the buyer of mugs» (Bienvenue au gars qui n’achète pas de tasse).
À voir absolument.