En raison de l’excellente conjoncture qui se présente à elles, des associations indépendantes, telles que Mc Gill, l’UQAM et Sherbrooke, ont décidé de faire front commun pour faire connaître aux partis politiques fédéraux leurs revendications. Représentant 70 000 étudiants, cette alliance spontanée demande 4 G$ en transferts fédéraux dans l’éducation post-secondaire.
Interrogé sur cette plateforme, le président de la CADEUL, Simon Bérubé, est fermement campé sur ses positions: « Le chiffre de 4 G$ a été approuvé par nos instances. Il y a deux ans, on demandait 4,9 G$. 800 000 millions ont déjà été investis. Le gouvernement fédéral doit encore faire sa part. Il n’a pas le droit de se défiler. On ne le lâchera pas.»
Pour sa part, la FEUQ, représentant 145 000 étudiants, et son président, David Paradis, ont une philosophie différente. «En 1994-95, il y avait annuellement 10,6 G$ d’investi par le fédéral dans l’éducation post-secondaire et les projets sociaux. En 2008-2009, il y a eu un retour à 10,6 G$ d’investissement. Mais, avec l’inflation, ça n’équivaut pas. Ça prendrait
14,1 G$. La différence entre les deux est le fameux 3,5 G$.»
Les priorités des uns sont souvent celles des autres
Au cœur des revendications, autant la FEUQ que la coalition spontanée dont fait partie la CADEUL ont à cœur l’amélioration de la qualité de l’enseignement et de la recherche «dont on a besoin beaucoup plus», martèle Simon Bérubé. Celui-ci rappelle les dangers d’un sous-financement en prenant l’exemple du marasme économique dans lequel se trouve actuellement l’UQAM. «Si l’UQAM avait été correctement financée, elle n’aurait pas eu besoin de faire de la spéculation économique. Elle n’aurait pas eu besoin de chercher l’argent partout. Pour sa part, l’Université Laval a un budget équilibré, mais au frais des étudiants.»
De son côté, David Paradis renchérit en parlant de la grosseur ridicule de certaines classes à Montréal. «Certains cours ont tellement d’élèves que le professeur doit être diffusé sur écran géant dans un autre local! Au niveau de l’encadrement académique, la qualité en souffre beaucoup.»
La CADEUL et la FEUQ : deux associations, un combat?
Même si les deux associations étudiantes ont sensiblement les mêmes préoccupations, elles ne semblent pas vouloir joindre leur force pour faire front commun et parler d’une seule voix aux partis politiques fédéraux. Particulièrement du côté de la FEUQ.
«C’est à la CADEUL de faire ses revendications, de s’assurer de ses chiffres. […] Nous, on travaille avec nos associations membres. C’est ça notre motus operendi. C’est sûr que s’il y a des demandes, on est toujours ouvert… Mais on travaille avec nos associations membres», répéte le président de la Fédération étudiante universitaire
du Québec.
Pour sa part, le président de la Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval semble regretter qu’il n’y ait pas une alliance entre les différents mouvements étudiants. «McGill avait approché la FEUQ pour faire front commun… Mais ça n’a pas marché. Moi, je ne suis pas en compétition avec la FEUQ», raconte Simon Bérubé à Impact Campus.
La formation du prochain gouvernement nous dira si les revendications des uns et des autres auront été entendues.