L’obésité est un sujet très délicat : souvent, les personnes qui en parlent utilisent de nombreux synonymes et euphémismes pour qualifier cet état. Comme pour tous les sujets tabous, les interrogations foisonnent et les préjugés infondés résistent.
Mythes et faits
L’obésité est caractérisée par une augmentation du tissu adipeux d’un individu et est accompagnée d’un excès de poids. De nos jours, la société stigmatise les personnes souffrant d’obésité. Souvent associée à des habitudes de vie malsaines, l’obésité est un fléau causé, entre autres, par des facteurs socioculturels. En effet, les causes sont de nature variées. Les décisions gouvernementales, économiques et commerciales, ainsi que les traditions, les facteurs psychologiques et biologiques sont autant de facteurs qui caractérisent la société de consommation. Il suffit de faire un tour à l’épicerie pour constater qu’il est plus économique d’acheter un Mr Big king size que celui de taille régulière, ou encore une bouteille de coca-cola de deux litres plutôt que le format d’un demi-litre. La fréquence des repas au restaurant est aussi à considérer: on ne peut contrôler l’apport calorique d’un plat commandé!
Les États-Unis et le documentaire Supersize me ont montré au monde entier les conséquences néfastes d’une mauvaise hygiène de vie. La sédentarité, associée aux progrès technologiques des dernières décennies et la prospérité, ont été montrées du doigt.
Cependant, comment explique-t-on qu’à l’époque où les télévisions et les ordinateurs n’existaient pas, au sein de populations n’ayant que la moitié d’un dollar quotidien pour subsister, l’obésité était bel et bien présente? Comme l’a décrit Gary Taubes, journaliste scientifique américain, lors de sa conférence sur l’obésité tenue la semaine dernière à l’hôpital Laval, «la prospérité encourage la suralimentation et l’inactivité physique. Il existe pourtant une incidence élevée de l’obésité dans des environnements non toxiques. En 1981, les Mexicains habitant aux États-Unis étaient actifs et travaillaient de façon acharnée. Ils ne consommaient pas de MacDonald et pourtant, certains étaient obèses!» Il est alors évident de se poser la question sur la véritable cause de l’obésité dans des environnements dépourvus de tentations.
Le stockage des graisses
L’insuline est le régulateur principal du métabolisme du gras, c’est donc l’hormone permettant son accumulation. En effet, lorsque les niveaux physiologiques d’insuline augmentent, le gras s’accumule au niveau du tissu adipeux. C’est pourquoi les diabétiques, dépourvus d’insuline, ne peuvent maintenir le gras au niveau de ces tissus. Par ailleurs, l’insuline est utilisée pour traiter l’anorexie. Selon Gary Taubes, «l’obésité est un désordre d’accumulation du gras, et non un problème de balance énergétique. En effet, si l’on essaye d’altérer la balance énergétique, des réponses compensatoires de l’organisme vont être déclenchées et vont contribuer au stockage du gras. Un traitement pharmaceutique se doit d’agir sur l’accumulation ou l’oxydation des graisses, sinon il ne fonctionnera pas. C’est pourquoi un des remèdes considérés consiste à éliminer l’agent causal, les glucides».
Il n’est donc pas étonnant que l’ennemi juré des célébrités d’Hollywood soit le pain! Cette considération biologique a été adoptée par plusieurs nutritionnistes, qui ont par la suite créé des régimes personnalisés. Le célèbre Docteur Atkins a basé son régime miracle controversé, le régime Atkins, sur cette considération, en bannissant de la diète tous les glucides. Les lipides et les protéines étaient permis.
Des gènes qui causent l’obésité?
La recherche scientifique sur la régulation hormonale du stockage des graisses a montré qu’il existait des gènes impliqués dans cette régulation et dans le contrôle de l’activité physique (hyperactivité et hypoactivité). En effets, certains gènes présents sur presque tous les chromosomes humains (à l’exception du chromosome sexuel Y) seraient associés à la prédisposition à l’obésité. C’est ce qui explique pourquoi certaines ethnies peuvent avoir une tendance à développer de l’embonpoint sans toutefois avoir de mauvaises habitudes de vie. Ou encore, pourquoi votre meilleur ami mangeant comme dix ne prend pas un gramme!
Les complications de l’obésité
L’obésité est une maladie très grave, puisqu’elle peut entrainer des complications telles que l’apparition de problèmes psychologiques, de cancers, de maladies pulmonaires, d’anomalies gynécologiques, mais surtout d’accidents cardio-vasculaires. André Tchernof, chercheur au Département d’encrinologie moléculaire du Centre de recherche du centre hospitalier de l’Université Laval (CRCHUL), explique que «l’obésité n’est pas seulement un problème cosmétique relié à l’apparence, mais bien une condition métabolique complexe reliée à l’apparition d’un grand nombre de problèmes de santé».
Traitement de l’obésité
La recherche d’un traitement pour l’obésité a été périlleuse et consistait souvent en essais et erreurs, puisque nombreux étaient les effets secondaires associés. Des médicaments tels que le Xenical et le Topamax sont actuellement sur le marché afin de traiter l’obésité morbide.
