Plus de deux ans après la parution de son premier album L.A./Tu es des nôtres, l’auto-désigné (faux) prophète Anatole, alias Alexandre Martel, est de retour sur disque avec Testament, une oeuvre qui se promet d’offrir aux oreilles déjà charmées par la synth pop de l’artiste de Québec, une palette élargie de genres musicaux. Ce nouveau cycle de création constitue également une occasion en or pour faire table rase des attributs de l’ancien Anatole, dans un processus toujours loin des recettes et de la sécurité, en quête de fraîcheur et d’audace. Impact Campus s’est récemment entretenu avec le mystérieux personnage.
Pour ceux parmi nos lecteurs qui ne l’auraient pas suivi à la trace au cours des deux dernières années, pourrais-tu nous expliquer ce qui s’est passé avec Anatole depuis L.A./Tu es des nôtres?
On a fait beaucoup de spectacles un peu partout en province, on a travaillé tranquillement sur le prochain album, et de cette tournée incessante là est né le besoin et le désir de démonter tout ce qu’on avait construit par le passé. La volonté derrière Anatole à l’origine, c’était de contourner les attentes qu’a normalement le public québécois en allant voir des spectacles de type chanson, et en construisant ça, on s’est rendu compte qu’on avait construit une autre cage dans laquelle on s’était enfermé nous-mêmes. En créant de nouvelles attentes, on se retrouvait à toujours vouloir combler ces attentes en allant plus loin. Avec ce disque-là, ce qu’on veut, c’est de créer de nouvelles attentes encore une fois.
D’où l’intérêt de la mort d’Anatole, suivie par sa résurrection?
Exact, exact.
Les événements des deux dernières années et quelque, ont-elles marqué l’écriture d’Anatole, ou à tout le moins celle d’Alexandre Martel? Quels sujets tes paroles abordent-elles cette fois?
La très grande majorité des chansons parlent du rapport avec le public quand on est sur scène, donc c’est directement influencé par tout ce qu’on a vécu. On dirait que dans ma tête, il y a une grande dimension rituelle derrière tout ça et c’est comme si les gens sur scène étaient sacrifiés par le public pour que le soleil se lève le lendemain. Donc, comme pour un sacrifice rituel inca, ou je ne sais quoi.
Je pense que c’est cette dynamique qui fait que le spectacle est un truc qui est très primitif et qui ne partira jamais de la vie humaine.
À quoi peut-on s’attendre musicalement parlant du nouvel album Testament? Est-ce que la synth pop du premier album s’est enrichie de nouvelles influences?
Les chansons sont plus concises, moins prog. Je dis prog, mais il n’y avait pas de tounes de sept minutes, plutôt le désir sur l’autre disque de prendre des détours, une volonté de désorienter sur quelques chansons. Tandis que sur le nouveau, il y a des trucs beaucoup plus concis et qui reposent beaucoup plus sur la ligne mélodique.
Concernant le processus de création en studio de Testament, est-ce qu’il a été développé et enregistré sur plusieurs mois, au fil de l’inspiration, ou est-ce que ça s’est fait en un seul bloc, avec la même équipe?
L’enregistrement s’est fait sur l’équivalent d’un mois à la jonction de 2017 et 2018, en décembre et janvier, d’un seul bloc. Le musiciens sont les mêmes, oui, c’est la même équipe.
NDLR: Il s’agit ici, en plus d’Alexandre Martel (Anatole) à la guitare, à l’omnichord et à l’orgue, de Jean-Étienne Collin Marcoux à la batterie et aux percussions, Jean-Michel Letendre-Veilleux à la guitare et aux claviers, Cédric Martel à la basse et Simon Paradis (également co-réalisateur avec Anatole) aux claviers.
Le lancement à Québec aura lieu ce mercredi 26 septembre au Cinéma Cartier avec la projection du court métrage Testament. Peux-tu me parler de ce à quoi l’on peut s’attendre de ce court?
J’aime mieux ne pas trop en dire non plus, mais ça se veut un court métrage qui est composé de quatre vidéoclips plus ou moins indépendants. C’est à la fois un film d’art et d’essai et à la fois un documentaire sur la vie quotidienne d’Anatole et de son entourage.
À quoi ressemblent tes prochains mois en terme de promotion, est-ce qu’il y a une tournée de prévue, ou bien des spectacles un peu plus thématiques comme au Festival OFF l’été dernier?
Oui, à Québec, ce sera le 31 octobre au Drague, un spectacle spécial pour présenter tant le nouvel album que le nouveau spectacle. Sinon, on est en tournée un peu partout au Québec avec Keith Kouna à partir de la mi-octobre jusqu’à la fin de l’année, en douze dates de la Côte Nord jusqu’à Gatineau.
Testament sera disponible en ligne et chez tous les bons détaillants de microsillons le 28 septembre. Le lancement de l’album et la projection du court métrage du même nom se dérouleront ce mercredi 26 septembre dès 19h au Cinéma Cartier. Pour plus d’informations sur la tournée d’Anatole avec Keith Kouna, rendez-vous sur le site web de l’artiste (www.anatole.ca).