C’est à la suite de plusieurs rencontres et d’échanges entre les différent(e)s représentant(e)s des associations étudiantes, du personnel, du corps professoral et de la direction que l’Université Laval a annoncé, le vendredi 12 octobre, sa Politique pour prévenir et combattre les violences à caractère sexuel.
À travers cette politique, l’établissement universitaire désire réitérer qu’elle ne tolère aucune violence à caractère sexuel au sein de sa communauté et qu’elle prend maintenant les moyens pour les prévenir et les combattre.
« L’Université prend à cœur sa responsabilité d’offrir à sa communauté un milieu d’études, de travail et de vie sain et sécuritaire, exempt de violences à caractère sexuel, incluant le harcèlement sexuel, où chaque personne a droit au respect, à la dignité et à la protection de son intégrité physique et psychologique, exprime la rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours. Pour ce faire, nous devons nous mobiliser pour établir et maintenir une culture du respect à l’Université, marquée par l’inclusion, l’égalité, l’équité et la sécurité. »
Parmi les principaux éléments de la Politique, il est important de souligner la création d’un nouveau Centre d’intervention et de prévention des violences à caractère sexuel (CIPVACS), la formation d’une Table de concertation sur les violences à caractère sexuel, plusieurs activités de prévention et de sensibilisation, ainsi que la tenue de formation obligatoire pour tous les membres de la communauté lavalloise.
« L’implantation de cette nouvelle Politique renforcera les actions pour prévenir et combattre les violences à caractère sexuel, mobilisera nos ressources vers des activités de prévention et de sensibilisation selon une approche cohérente et nous donnera un mécanisme efficace de traitement des plaintes et des signalements », ajoute la vice-rectrice aux ressources humaines, Lyne Bouchard.
Le nouveau centre d’intervention
La politique compte mettre en place un nouveau centre regroupant «l’ensemble des services et ressources disponibles en matière de violences à caractère sexuel dans un endroit connu et facilement accessible sur le campus de l’Université», mentionne l’Université Laval.
Le CIPVACS aura une connaissance à 360 degrés en matière de violence à caractère sexuel, explique Robert Beauregard, vice-recteur exécutif et vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes, en soulignant la diversité de spécialistes sur place.
Les relations profs-étudiants interdites
Les rapports intimes entre professeur(e)s et étudiant(e)s seront interdits lorsqu’il y aura «coexistence de liens intimes, tels qu’amoureux ou sexuels, et l’exercice d’une fonction pédagogique ou d’autorité par un membre du personnel de l’Université auprès d’une personne étudiante», explique l’administration.
Dès qu’il y a une relation d’autorité, le jugement devient biaisé, explique la rectrice Sophie D’Amours. Elle souligne cependant que ce n’est pas la situation la plus fréquente expliquant que les plus grands défis se retrouvent dans les relations étudiant(e)s – étudiant(e)s.
Un important travail
Au cours des derniers mois, c’est plus de 30 membres engagés dans la communauté universitaire qui ont été mobilisés pour élaborer cette politique. « L’Université a formé cinq comités qui ont travaillé sur différents aspects : la sensibilisation, la prévention et le développement des connaissances, l’accompagnement des personnes, le traitement des signalements et des plaintes, les règles de conduite, la sécurité des personnes et les mesures contractuelles imposées aux tiers», écrit l’Université Laval dans un communiqué.
Le président de l’AELIÉS, Kevin Villeneuve-Tremblay, a tenu à saluer le travail et l’ouverture de la direction. « Les recommandations de notre mémoire sur l’encadrement aux cycles supérieurs ont été prises en compte dans l’élaboration de la Politique et nous en sommes très satisfaits », indique-t-il.
Après la consultation qui se terminera le 26 octobre prochain, la Politique sera soumise au Conseil d’administration de l’Université Laval.