Le samedi 27 octobre dernier, le Musée national des beaux-arts du Québec poursuivait sa saison des Nuits MNBAQ avec une soirée sous le thème solaire. Au programme, plusieurs performances dispersées sur les trois étages du pavillon Pierre Lassonde, du chili con carne et des bières de microbrasserie.
Les Nuits MNBAQ, un concept récemment lancé par le Théâtre Rude Ingénierie, font fureur auprès de la clientèle du Musée depuis quelques mois. Ceux qui ont participé aux soirées Monochrome et Constellation, qui ont respectivement eu lieu en mars et juin dernier, n’ont pas été déçus par le jeu des thèmes. Les soirées sont programmées trois fois par an et font souvent appel à l’imaginaire de la science-fiction avec des thèmes célestes et des performances de nouveaux genres. Cette année, le MNBAQ a renouvelé son expérience halloweenesque en invitant les participants à se déguiser. Ce à quoi ces derniers ont autant pris plaisir que s’il s’agissait d’un Comiccon.
L’accent sur l’art multidisciplinaire
Cet automne, le MNBAQ a déniché des talents hauts en couleur : si l’électro était majoritairement présent, il y avait quand même une belle sélection d’orchestres. De la fièvre du samedi soir à l’Ouest canadien en passant par l’Amérique latine, les participants ont goûté à mille saveurs à travers le temps et l’espace. On peut notamment citer Orkestar Kriminal, qui a enflammé le hall du Musée avec ses notes méditerranéennes et orientales. Les participants se sont timidement avancés sur la piste de danse en début de soirée, accompagnés de la chorégraphie d’une mystérieuse danseuse de baladi masquée qui déambulait entre les gens. La fièvre du groupe s’est vite propagée dans le hall : sur les coups de minuit, la salle était bondée. Au deuxième étage, l’ambiance était plutôt DJ : Kobal, Voyage Funktastique et Ouri ont fait vibrer les murs de leurs styles électriques.
Un univers futuriste
Au troisième étage, les participants ont pu assister à une performance de street art signée Axe Lalime et Bryan Beyung. Loin d’être un simple spectacle de deux artistes qui font des graffitis dans un musée, l’expérience a eu lieu en réalité virtuelle : à l’aide d’un masque et de l’outil de création 3D MaserpieceVR, les dessinateurs ont poussé la notion de performance artistique plus loin. Toute l’expérience, incluant le dessin et le dessinateur, était projetée sur le mur de la grande salle du troisième étage, comme un court métrage de science-fiction. D’ailleurs, passé minuit, la salle s’est transformée en salle de projection pour les vidéos d’art et de cinéma expérimental, produites par le centre en arts médiatiques de Québec La Bande Vidéo. Ces courts-métrages de registre contemporain ont été également soumis au thème solaire. On peut citer des titres tels que Sun Moon Stars Rain (Leslie Supnet, 2009), Atomes en quête d’immatérialité (Anne-Marie Bouchard, 2018) et Gaze (Michael Flomen, 2012). Le MNBAQ, de par son choix minutieux d’artistes et de spectacles, est resté fidèle à sa signature d’ambiance avant-gardiste.