Jeudi dernier, L’Université Laval et le Bureau de coopération interuniversitaire (BCI) lançaient une nouvelle plateforme de données géospatiales bilingue qui est partagée entre toutes les universités du Québec, GéoIndex. Mais qu’est-ce que ça mange en hiver une plateforme de données géospatiales ? Pour mieux comprendre le projet, je suis allée m’entretenir avec des initiateurs de ce programme au pavillon Jean-Charles-Bonenfant.
Beaucoup de gens étaient présents pour le lancement de cette plateforme très attendue. Si GéoIndex existait déjà disponible pour les étudiants de l’Université Laval, la troisième génération de la plateforme est plus performante et accessible à tous les étudiant(e)s chercheur(e)s de la province. Un travail initié par les bibliothécaires du Québec pour démocratiser l’utilisation des données sur une plateforme conviviale et intuitive. Un projet développé par l’Université Laval et 15 universités québécoises partenaires, qui représente 400 jours de travail.
Sur un grand écran, le bibliothécaire et cartothécaire du centre GéoStat, Stéfano Biondo, nous a fait une démonstration de ce à quoi la plateforme va ressembler. « C’est comme un catalogue de bibliothèque, mais à défaut de trouver des livres, on va trouver des couches d’informations géographiques, dit-t-il. Chaque couche d’information va représenter une information uniforme. Par exemple, on va parler d’une couche des réseaux routiers, d’une couche des bâtiments, une couche qui représente une image aérienne d’une autre époque, etc. » En superposant et en visualisant ces données, les étudiants et les chercheurs peuvent étudier un territoire, établir des tendances ou remarquer des changements sur celui-ci. De plus les utilisateurs peuvent facilement extraire ces données pour les importer dans un autre logiciel d’analyse pour créer des cartes par exemple.
source: Stéfano Biondo
Un spectre de données plus vaste
« Ce qui nous manquait il y a quelques années, c’était les données du gouvernement du Québec qu’il fallait payer à très chers prix, indique la présidente du Sous-comité des bibliothèques du BCI et bibliothécaire en chef de l’Université Concordia, Guylaine Beaudry. Là, on a négocié une entente avec les ministères pour avoir les données quasiment gratuitement ». Elle ajoute que la gratuité totale des données est encore en négociation. L’entente avec le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) permet l’accès à plus de 34 jeux de données selon le communiqué de l’évènement. La plateforme est alors composée de données appartenant au milieu universitaire, de données payantes du gouvernement, de données municipales, mais aussi d’autres données accessibles au grand public. Pour l’instant, ces informations concernent particulièrement le territoire québécois, mais la plateforme peut accueillir des données du monde entier.
L’outil de recherche de GéoIndex permet aux utilisateurs de chercher autant des paramètres en anglais qu’en français. Comme l’explique Stéfano Biondo, si l’on recherche le mot « river », on va aussi trouver des résultats en lien avec les termes « cours d’eau », « rivière », etc.
Un outil utile à tous
« Avant, la donnée était utilisée notamment par les gens de la géographie, de la géomatique, de la foresterie, etc., mentionne la directrice de la Bibliothèque de l’Université Laval, Loubna Ghaouti. Maintenant, la donnée est multidisciplinaire. L’ensemble des secteurs d’activité et d’enseignement a besoin d’utiliser la donnée parce que tout sujet doit être vu et circonscrit dans un enjeu territorial, un enjeu d’espace ».
Guylaine Beaudry renchérit en donnant l’exemple d’étudiants en histoire qui doivent voir l’évolution d’un territoire ou des étudiants en marketings qui souhaiteraient mieux comprendre les habitudes de consommation dans un quartier en croisant des données. Stéfano Biondo indique également qu’une partie des données devrait être accessible au grand public.