La Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval (CADEUL), de même que son homologue représentant les étudiant(e)s de deuxième et troisième cycles, l’Association des étudiantes et étudiants inscrits aux cycles supérieurs (AELIÉS) se disent globalement déçus du premier budget du gouvernement Legault.
En collaboration avec Raphaël Lapierre, rédacteur en chef.
«Où est passé l’Enseignement supérieur ?», se demandent les deux associations. «La priorité annoncée en est une remarquable pour l’éducation, il n’en est rien pour l’enseignement supérieur. Les étudiant(e)s n’avaient pourtant qu’une seule demande phare, de l’argent pour les stagiaires!», dénonce la CADEUL.
L’association de premier cycle s’inquiète de la disponibilité des fonds : «Le ministre Roberge s’est engagé dans une démarche remarquable en ce sens, mais nous nous inquiétons de la disponibilité des fonds nécessaires à la réalisation de quelque engagement que ce soit dans la prochaine année. Pourquoi aucune somme n’est-elle indiquée au présent budget ? », s’est interrogé M. Montégiani, président de la Confédération.
Même discours à l’AELIÉS où l’on mentionne que la question des stages est la plus grande déception de ce budget 2019-2020. L’exécutif estime que le ministre Roberge devait réserver des sommes dès maintenant. «Le gouvernement a raté ce rendez-vous important avec le mouvement étudiant, ce qui est difficilement comprenable de notre part», a déclaré l’AELIÉS.
De plus, l’Association dénonce le manque d’investissements en recherche. «Aucune somme n’a été ajoutée afin de pallier le manque à gagner au sein des Fonds de recherche du Québec. Des sommes supplémentaires auraient pu permettre d’augmenter le nombre de bourses disponibles pour la population étudiante aux cycles supérieurs», soulèvent les membres de l’exécutif.
Ils estiment aussi que les sommes actuelles sont plutôt axées sur les besoins du marché du travail. Par exemple, 79,3 millions de dollars, sur cinq ans, sont réservés pour la recherche en intelligence artificielle. «Nous craignons que ces sommes aient pour but d’orienter encore plus la recherche», dénonce l’AELIÉS.
Au niveau national, la Fédération étudiante collégiale (FECQ) du Québec et l’Union étudiante du Québec (UEQ) partagent la même insatisfaction à la suite de l’annonce du budget.
«Ce budget ne répond en aucun point aux demandes étudiantes. Il ne comprend aucune mesure pour les stagiaires. Il met un frein aux avancés des dernières années en matière de compensation des stages», Guillaume Lecorps, président de l’UEQ.
Les deux associations nationales ont lancé un avertissement à Jean-François Roberge l’assurant qu’ils seront aux premières loges pour rappeler au ministre l’importance de cet enjeu.
Une bonne nouvelle pour les parents-étudiants
Le premier budget Legault a annoncé le retrait des pensions alimentaires du calcul de l’aide financière aux études. «Le retrait des pensions alimentaires du calcul de l’aide financière aux études est une cause à laquelle la CADEUL a joint sa voix. Bien que l’abolition ne soit pas complète, le passage de l’exemption de 1200 $ à 4200 $ par année est louable. Souhaitons que ce soit le présage d’un retrait complet dans un avenir rapproché afin de mettre fin à cette injustice » a nuancé le président de la CADEUL.
Le discours est similaire à l’AELIÉS alors qu’il est question, selon eux, d’une nette amélioration par rapport à la situation précédente.