En cette Journée nationale de commémoration et d’action contre la violence faite aux femmes, une cérémonie était organisée à l’Université Laval, autour de la table érigée en mémoire des victimes de la tragédie de l’école Polytechnique. Retour en images et en paroles marquantes lors de cette soirée chargée d’émotions et de souvenirs.
«Ces trente dernières années, la place des femmes dans l’ensemble des sphères de la société a bien évolué, et ce, pour le mieux. Notre engagement doit cependant rester entier pour offrir à notre communauté un environnement sans violence où toute personne, peu importe son genre, est l’égale de l’autre.» – Sophie D’Amours, rectrice de l’Université Laval
«Nous sommes aujourd’hui réunis pour nous souvenir de ces pertes de vies humaines, de toutes ces vies changées pour une question de sexe.» – Claire Deschênes, professeure associée au Département de génie mécanique de la Faculté des sciences et de génie
La tragédie de Polytechnique est devenue un symbole très fort, parce que les armes se sont tournées vers des étudiantes. Si peu nombreuses, à la fois si fragiles, si fortes et si porteuses de nos espérances pour une société plus équitable. Cela nous rappelle que de profonds changements sociaux sont en marche et qu’ils ne sont pas encore complétés. Le drame tragique est devenu un événement fondateur.» – Claire Deschênes
Les noms des 14 victimes de la tuerie ont été prononcés avant qu’un faisceau pointant vers le ciel ne soit allumé de façon symbolique afin de faire «ressortir de la lumière de ce drame humain». Au pays, 14 universités canadiennes exerçaient leur devoir de mémoire pour souligner le 6 décembre marquant les 30 ans du triste événement.
Ce soir nous avons le devoir de nous rappeler l’importance de l’égalité, de l’équité entre les femmes et les hommes. Ces 30 dernières années, la place des femmes dans toutes les sphères de la société a évolué pour le mieux. Notre société est aujourd’hui plus inclusive et nous pouvons en être fiers. Il faut quand même rester lucide et reconnaître qu’il reste tant à faire.» – Sophie D’Amours
«À toutes ces femmes, ces 14 femmes, ces 14 étoiles, ces 14 rêves […] Vos rêves, vos talents, vos aptitudes ne verront jamais le jour et ça, c’est une perte immense pour l’ensemble des familles auxquelles vous apparteniez. On a cette grande responsabilité de nommer cette violence trop souvent silencieuse ou normalisée.» – Michelle Audette, adjointe au vice-recteur aux études et aux affaires étudiantes et conseillère principale à la réconciliation et à l’éducation autochtone
«Malgré la panique et l’incompréhension [du moment], une seule et unique pensée m’est venue à l’esprit : il ne faut pas que personne ne revive ça. Après 30 ans, cette pensée m’habite aussi fortement.» – Benoît Laganière, employé de l’Université Laval et témoin des événements du 6 décembre 1989.