Il l’avait promis lors de la dernière course au rectorat en avril dernier et il en fait désormais une priorité: le recteur Denis Brière entend embaucher 80 professeurs dès cette année malgré l’incertitude financière des universités québécoises.
David Rémillard
Le recteur est sans équivoque, l’embauche de 80 professeurs est primordiale. « On va couper ailleurs bien avant de couper là », dit-il, rencontré à la sortie d’une rencontre du Conseil d’administration mercredi dernier.
Denis Brière avait pourtant déclaré au quotidien Le Soleil il y a deux semaines qu’il avait besoin d’un plan budgétaire sur au moins «cinq ou sept ans» pour préparer les nouvelles embauches. « Ça a l’air qu’on va régler 2012-2013, mais on ne sait pas ce qui va se passer après. Moi, je ne peux pas engager des professeurs [ en me basant ] sur une augmentation d’une année, parce qu’on engage des professeurs sur 30 ans. C’est à long terme. »
Le recteur attend notamment une réponse du Parti québécois concernant la compensation financière à la suite de l’annulation de la hausse des frais de scolarité. M. Brière réclame 75 % de la somme qu’aurait rapportée l’augmentation de 1 778 $ sur sept ans préalablement prévue par les libéraux.
En ces temps d’incertitude et d’insécurité financière dans les universités québécoises, l’enseignement et la formation demeurent le fer de lance, estime M. Brière.
Effectif minimum
Le nombre de professeurs à l’Université Laval doit constamment répondre au plancher minimum d’emploi prévu dans la convention collective signée avec le Syndicat des professeurs de l’Université Laval ( SPUL ). Actuellement, l’Université Laval fonctionne à effectif minimum. En juillet dernier, le plancher était à 1205, et l’Université embauchait exactement 1 205 professeurs.
Impossible pour le moment de dire si l’embauche de ces 80 professeurs est justifiée par crainte d’être en déficit, 50 professeurs quittant en moyenne chaque année selon des données obtenues auprès du SPUL. En cas de déficit, des pénalités sont prévues pour chaque professeur manquant. Yves Lacouture, président du SPUL, a toutefois confirmé que l’Université Laval avait toujours respecté le plancher d’emploi depuis 1999.
Le plancher est dicté selon l’effectif étudiant, qui n’a cessé d’augmenter à l’Université Laval ces dernières années.