Le groupe de recherche Trésor de la langue française au Québec (TLFQ) prévoit plusieurs projets à la suite du soutien financier du gouvernement du Québec. Ce groupe d’expert.es actif depuis une cinquantaine d’années dans le domaine de l’étude du français québécois maintenait ses activités grâce au soutien de l’Université Laval, mais l’aide financière annoncée par le gouvernement leur permettra d’élargir l’équipe de chercheurs et chercheuses et de lancer plusieurs projets.
Par Ludovic Dufour, chef de pupitre société
L’aide de 4,5 millions de dollars donne de l’ambition au groupe. On prévoit notamment la publication d’une seconde édition du Dictionnaire historique du français québécois. Cette édition sera entièrement disponible en ligne, consultable gratuitement et profitera des avancées technologiques des dernières années. Ainsi on ajoutera du contenu multimédia au dictionnaire, notamment du contenu d’archive, chose qui était impossible avec la première édition publiée en 1998. On vise à y décrire les mots caractéristiques du français québécois, leur sens, ainsi que leurs origines historiques.
D’autres projets ont un penchant plus artistique tels que Les fins mots de l’histoire où certains auteurs.trices ont écrit des textes autour de mots québécois ou d’un mot dont la signification est différente au Québec. Un autre s’articule autour de la bande dessinée québécoise encore une fois en s’appuyant sur le français québécois, mais celui-ci n’en est encore qu’à ces débuts.
Le groupe bien connu des linguistes espère également attirer l’attention des non-experts. Il s’intéresse donc à la production de balado et a commencé à filmer des vidéoclips. Prenant un ton léger et destiné à un large public, on y vulgarise les recherches et les découvertes du groupe afin d’intéresser et de surprendre les non-spécialistes.
Ces projets seront rendus visibles par le tout nouveau site de l’organisation qui a été mis en ligne le 27 octobre. Les chercheurs et chercheuses espèrent ainsi changer et améliorer la perception de la langue française au Québec. «Il y a de quoi être fier d’être francophone en Amérique du Nord», nous dit Robert Vézina, directeur du TLFQ.
Outre l’aspect de recherche historique, les études du TLFQ ont un volet actuel. La langue étant en constante évolution, de nouvelles influences et changements sont analysés par les experts. Pensons par exemple à l’influence du créole suite à l’immigration haïtienne qui commence à faire apparaitre de nouveaux termes.
Robert Vézina résume : «Nos travaux visent à mettre en valeur, expliquer et dans certains cas, conserver le patrimoine linguistique des francophones du Québec.» Il ajoute : «Ça n’appartient pas qu’au spécialiste, ça appartient à tout le monde, donc nos travaux sont à même d’intéresser tout le monde».