Les candidat.es des cinq principaux partis politiques au Québec se sont prêtés à un débat, mardi soir. La Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL) a réuni une centaine de personnes à l’Atrium du pavillon Charles-De Koninck. L’exercice a laissé place à des échanges posés, et parfois enflammés, entre les différents candidat.es.
Henri Paquette, journaliste collaborateur
Les cinq politicien.nes, Élise Avard Bernier du Parti Libéral du Québec, Marie-Anik Shoiry de la Coalition Avenir Québec, Olivier Bolduc de Québec solidaire, Pascal Paradis du Parti Québécois et Jesse Robitaille du Parti conservateur du Québec, ont débattu sur quatre thèmes qui tiennent à cœur les étudiant.es : enseignement supérieur, enjeux de société (violence de genre sur le campus et protection des minorités trans et non binaire), environnement et précarité étudiante.
Financement de l’enseignement supérieur
En début de débat, la candidate libérale s’est empressée de questionner fermement sa rivale caquiste quant aux sommes d’argent octroyées par le gouvernement fédéral au gouvernement Legault dans le but d’améliorer l’aide financière aux études supérieures. Elle a d’ailleurs accusé la CAQ à maintes reprises d’avoir détourné cette somme de 940 millions $ à d’autres fins, Mme Shoiry rétorquant plutôt que son gouvernement aurait en fait augmenté le financement et pris cet enjeu au sérieux.
Les questions sociales : de l’identité de genre au racisme systémique
Un des moments les plus tendus du débat a eu lieu lorsque les candidats solidaire et péquiste échangeaient quant aux enjeux relatifs à l’identité de genre. Pour donner suite à la remarque de Pascal Paradis (PQ) selon laquelle il faudrait « faire confiance à l’intelligence des gens » sur cette question, Olivier Bolduc (QS) n’a pas hésité à attaquer le candidat péquiste quant à la position de son parti sur la question du racisme systémique. Monsieur Paradis rétorquera en faisant comprendre sa réticence face au concept. Un affrontement vigoureux rappelant sans équivoque la lutte entre les deux formations indépendantistes, idéologiquement très opposées sur cet enjeu de société.
Le manque de logements sociaux
Le segment sur la précarité financière a fait ressortir la lutte chaude qui se déroule actuellement dans Jean-Talon entre la CAQ et le PQ. Monsieur Paradis a fait de la construction des logements sociaux une de ses principales propositions pour aider les étudiants. À cet effet, il a questionné madame Shoiry en lui demandant combien de logements sociaux son gouvernement construira pour répondre à la crise du logement.
L’opposition au tramway
Comme à bien des moments durant la campagne, Jesse Robitaille, du PCQ, a fait de l’opposition au tramway son principal cheval de bataille. Il a mis l’accent de nombreuses fois sur les désagréments qu’engendrerait ce projet s’il venait à voir le jour, comme la coupe d’arbres matures et les dépassements de coûts.
Chaque parti a eu l’occasion de présenter sa plateforme électorale devant une communauté étudiante activement à leur écoute. Reste à attendre le résultat final lors de la journée de vote qui se tiendra le lundi 2 octobre 2023, de 9h30 à 20h.
Crédit photo : CADEUL