C’est dans le but d’avoir le point de vue des scientifiques sur leurs relations avec la société que le président de l’Acfas, Pierre Noreau, a organisé cette enquête. Loin de donner l’image du scientifique, lunettes au nez, enfermé dans son laboratoire, ce sondage révèle que 87,7 % des chercheurs se préoccupent des attentes de la société à l’égard de la science. Dans une proportion de 85,4 %, les chercheurs s’entendent pour que les citoyens interviennent dans les questions scientifiques. Afin de bien informer le public sur ces questions, de 30 à 50 % des chercheurs participent à des activités de vulgarisation. Selon Yves Gingras, historien sociologue des sciences à l’UQAM, «l’enquête révèle clairement que les scientifiques sont sensibles à leur rôle de communicateurs auprès du grand public», mais «qu’ils reçoivent bien peu d’appui et de reconnaissance de la part des institutions pour s’impliquer davantage auprès de la société.»
Bien que favorables au militantisme, aux mouvements contre les OGM ou à la surexploitation des forêts, les scientifiques se disent plus réticents devant l’opposition à une technologie qui touche leur domaine de recherche.
En ce qui concerne les recherches qui posent des problèmes éthiques ou politiques, 96,3 % des scientifiques avouent qu’ils discuteraient longuement avec leurs collègues avant de décider de poursuivre leurs travaux.
Cette enquête a été réalisée auprès de 844 chercheurs québécois entre le 7 avril et le 2 mai 2008.