Crédit photo : Pascal Huot - Agence QMI et ULaval Nouvelles

Des militant.es pro-palestinien.nes réclament le renvoi de Jean-Yves Duclos

N’ayant pas enseigné à l’Université Laval depuis maintenant presque 10 ans, des militant.es pro-palestinien.nes du campus somment l’Université de renvoyer Jean-Yves-Duclos, député fédéral de Québec et ministre des Services publics et de l’Approvisionnement.

Par Antoine Morin-Racine, chef de pupitre aux actualités

Le considérant comme participant à la complicité du gouvernement canadien dans ce que plusieurs appellent de plus en plus officiellement un génocide, plusieurs groupes propalestiniens exigent le renvoi de Jean-Yves Duclos par l’Université.

« Nous ne sommes pas à l’aise qu’il soit encore associé à l’Université Laval » a avoué un.e représentant.e de Uni.es pour la Palestine UL (UPPUL) à Impact Campus.

Grève Palestine UL s’est également exprimée en faveur de son renvoi : « On veut son retrait du poste qui lui a été attribué et la rupture de tout lien entre lui et l’Université », ont-iels affirmé.

Lui qui a été un fidèle compagnon de route du gouvernement Trudeau, a occupé plusieurs postes important depuis 2015 dont celui de ministre de la Famille, de président du Conseil du Trésor et même de ministre de la Santé durant les années postpandémiques.

Économiste de formation, il devient professeur adjoint à l’Université Laval en 1993 après avoir obtenu son doctorat de la London School of Economics. Il préside également la Chaire de recherche Industrielle Alliance et est directeur du Département d’économie avant d’être élu en 2015.

Duclos étant ministre de l’Approvisionnement, l’UPPUL considère qu’en plus de faire partie du cabinet ministériel, celui-ci aurait également le pouvoir d’interrompre certains contrats gouvernementaux avec des compagnies qui contribuent à l’effort de guerre israélien comme Boeing.

Un conflit d’intérêts par-dessus tout ça ?

Aux dires de l’UPPUL, la direction de l’Université relançait la balle dans la cour du Syndicat des professeur.es (SPUL) à ce sujet dans les rencontres que les militant.es propalestinien.nes ont eues avec elle durant l’été.

De son côté, le SPUL a précédemment dénoncé ce qu’elle considérait comme un « conflit d’intérêts » et du « favoritisme » concernant la nomination de M.Duclos à un poste d’adjoint au vice-recteur des ressources humaines. Bien qu’il ne soit plus payé par l’Université depuis 2015, Duclos fut promptement réaffecté à un autre poste par l’Université malgré avoir épuisé le temps maximum de son congé sans solde.

« Après tous ces congés, il devait soit donner sa démission comme professeur, soit revenir à l’emploi », avait affirmé Marie-Hélène Parizeau, présidente du SPUL, au Journal de Québec.

L’UPPUL considère cette dénonciation du SPUL comme un point de convergence potentiellement intéressant entre leurs luttes et celles du SPUL.

Sans se positionner sur le conflit en Palestine, le syndicat avait aussi clairement exprimé son inconfort quant à la réponse musclée de l’Université au campement de juin dernier par plusieurs communiqués qui rappelaient à l’administration de respecter la liberté d’expression des étudiant.es. Plusieurs de ses membres se sont également positionnés sur le conflit à titre personnel.

Joint par courriel, la Direction des Communications de l’Université à tout simplement répondu, au nom du rectorat, que « M. Duclos est titulaire de charge publique et [que] son lien d’emploi avec l’Université demeure inchangé. »

Par voie électronique, le porte-parole du ministère de M. Duclos s’est exprimé en son nom en disant qu’il « reconnaît le droit des étudiants de l’Université Laval de manifester et de faire entendre leurs points de vue. »

En date du 2 septembre, l’Université n’avait toujours pas de position par rapport au conflit en Palestine et au Liban, ni quant à la libération des otages israéliens.

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