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Tanaland : une révolte contre le cyberharcèlement sexiste

Vous rêvez d’un pays dans lequel les femmes pourraient s’habiller et s’exprimer comme elles désirent, ou encore dans lequel elles seraient sereines de sortir où et quand elles le souhaitent ? Alors bienvenue à Tanaland, un pays imaginaire réservé aux femmes et surtout, interdit aux hommes.

Par Jessica Vieira, journaliste collaboratrice

Créé par Sali Matou, sous le pseudonyme Hadja sur TikTok et popularisé par les influenceuses Polska et TooMuchLucile, Tanaland est devenu un véritable phénomène féministe sur les réseaux sociaux ces dernières semaines.

« Tanaland c’est un pays de paix où se retrouvent les femmes. Un pays où on peut être libre de nos actions […] sans avoir peur du regard des autres. » – Hadja

C’est suite à l’utilisation par de nombreux hommes du mot « tana », remplaçant du mot « p*ute », que cet élan de sororité est né. Entre drapeau rose, devise, passeport et propositions d’hymnes, les internautes ne manquent pas d’imagination. En suivant cette “trend”, plusieurs femmes montrent leurs tenues pour aller à Tanaland et luttent contre la stigmatisation sur leurs comportements et apparences. C’est donc une réponse aux cyberharcèlement sexiste et misogyne subi par les femmes qui, bien que punie par la loi, continue d’exister. En effet, d’après l’association Féministes contre le cyberharcèlement, en 2022, 84% des victimes de cyberviolences étaient des femmes.

Offusqués par cette révolte, certains hommes ripostent avec la création de Charoland, un pays où les hommes pourraient traiter les femmes à leur guise. Un monde pas loin de la réalité d’après certaines utilisatrices : « On crée un monde sans eux, ils créent un monde basé sur nous ».

Qui plus est, ce ras-le-bol face au slut-shaming s’inscrit dans un climat pesant pour les femmes en France suite à la polémique d’abrège frère ou encore à l’affaire Mazan.

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