Plusieurs associations étudiantes ont récemment voté des grèves en support à la salarisation des stages. La mobilisation se déroulera tout au long de la semaine, du 4 au 8 novembre, et se terminera par une manifestation sur le campus vendredi.
Par Antoine Morin-Racine, chef de pupitre actualités
La journée internationale des stagiaires ayant lieu le 10 novembre prochain, les étudiant.es de plusieurs programmes ont décidé de se mobiliser pour la rémunération et la salarisation des stagiaires. L’Association des Étudiant.es en Sciences Sociales (AESS) qui représente les étudiant.es de premiers cycles dans les programmes de sciences sociales, mais aussi des associations en enseignement, en archéologie, en ergothérapie, en études anciennes et les étudiant.es de la maîtrise en orthophonie ont voté entre 1 et 4 jours de grève pendant la semaine.
« un contexte d’apprentissage qui n’a pas de bon sens »
Une grande partie de leurs membres ont à compléter des stages non payés durant leur parcours universitaire. Coralie Duchesneau est étudiante en travail social et coordonnatrice externe de l’AESS. Elle l’a vécu elle-même. Ce genre de stage engrange une précarité financière particulièrement éreintante et crée « un contexte d’apprentissage qui n’a pas de bon sens » et qui mène ultimement à l’épuisement.
« Quelqu’un va faire un stage pendant 30-35 heures semaine, avec un horaire qui peut être variable en fonction de son milieu; c’est déjà un temps plein dans la semaine, sans compter les travaux de stages, sans compter les séminaires, sans compter toute la charge qui vient avec le fait qu’[iels] sont en apprentissage; et après ça il va devoir rentrer travailler pour pouvoir payer ses factures, son logement, son épicerie. »
Le gouvernement Legault a depuis quelques années mis en place le programme de Bourses Perspectives dans le but de venir en aide à certaines professions en demande, dont plusieurs nécessitent des stages non rémunérés. Elles sont cependant considérées insuffisantes par plusieurs de celleux qui les reçoivent dans le cadre d’un stage non payé.
Une semaine de mobilisation
En collaboration avec d’autres associations, l’AESS organisera plusieurs activités durant la semaine, dont une tournée d’affichage lundi, un comité d’accueil pour le conseil universitaire mardi, et une conférence mercredi qui aura lieu au pavillon De Koninck (DKN-3151) à 13h.
Certains membres seront également présents à l’Assemblée nationale jeudi, où il est prévu que le sujet de la rémunération des stages soit abordé.
Vendredi matin, un déjeuner commun sera organisé dans le pavillon DeKoninck avant le début de la manifestation à 11h30 qui commencera sur le Grand Axe et fera le tour du campus avant de se finir au pavillon Jeanne-Lapointe.
Une pression sur l’Université
Contrairement aux dernières manifestations pour la rémunération des stages, celle-ci se déroulera sur le campus plutôt qu’au centre-ville, car l’une des demandes principales de cette ronde de mobilisation concerne la prise de position de l’Université par rapport à l’enjeu.
Face à l’opposition de certain.es étudiant.es à la grève sur les réseaux sociaux, la coordonnatrice externe de l’AESS explique que la mobilisation de cette semaine fait partie d’une escalade des moyens de pression face à une administration qui, malgré plusieurs demandes au cours de l’automne, a refusé de se positionner par rapport à la rémunération des stages et n’a jamais établi de plages horaires pour rencontrer les associations étudiantes à ce sujet.
Elle mentionne notamment que la levée de l’interdiction par les départements de travail social et de criminologie de rémunérer leurs stagiaires, qui fut négociée en partie avec le rectorat, est un signe que leur mobilisation peut avoir des gains tangibles.