Si vous êtes étudiant.es à l’Université Laval et faites partie de la Faculté des lettres et des sciences humaines (FLSH), peut-être avez-vous vu passé, dans votre boîte courriel – ou même sur les réseaux sociaux – le nouveau Comité d’entraide pour les étudiant.es de première génération (CEPG). Cette récente initiative d’étudiant.es de deuxième et troisième cycles en études littéraires a pour but de « réfléchir aux conséquences de la pauvreté culturelle du milieu d’origine sur la vie académique et de penser les besoins spécifiques aux étudiant.es universitaires de première génération en lettres et en sciences humaines ».
Par Frédérik Dompierre-Beaulieu, cheffe de pupitre aux arts
Isabelle, l’une des étudiantes à l’origine du comité, m’explique que « la réalité d’un étudiant de première génération est très différente. On vit dans un univers où on tente de se faire accepter, de faire notre place. Malheureusement, on trébuche aussi plus souvent. À la maison, on ne se sent pas plus à notre place, étant donné l’écart qui se creuse entre la réalité de notre famille et notre nouvelle réalité universitaire ».
« Ça vient avec de la honte, de la fierté, aussi, et plusieurs autres paradoxes qui rendent l’expérience universitaire plus complexe que la moyenne ». La mission du comité en est donc une de soutien, d’entraide et de solidarité, afin de lutter contre le sentiment d’isolement que cela peut engendrer, et même se sentir validé.e, légitimé.e. « On essaie aussi de s’outiller les uns les autres, et très humblement, on espère peut-être inspirer des étudiants de premier cycle en leur montrant que tout est possible et qu’on est là pour eux. On est vraiment dans la fraternité. »
Un premier cercle de lecture a d’ailleurs eu lieu jeudi dernier, le 28 novembre. Il s’agissait d’une première occasion de réfléchir aux enjeux vécus par les étudiant.es de première génération à partir du livre Pourquoi je n’écris pas de Benoit Jodoin, essai dans lequel l’auteur « décortique les croisements de la création littéraire et des classes sociales, pour mettre en mots une quête qui en encouragerait d’autres à risquer l’écriture » (Les Libraires).
Pourquoi un cercle de lecture spécifiquement ? « C’est une activité qui permettait d’ouvrir la discussion, en plus d’accueillir une variété de contributions » , ajoute Isabelle. D’autres activités organisées par le comité sont à prévoir, notamment des causeries avec, par exemple, des acteur.ices du milieu littéraire, issu.es du milieu de l’enseignement et même certain.es professeur.es du Département de littérature, théâtre et cinéma, qui ont elleux aussi été des étudiant.es de première génération. « On voudrait aussi offrir des ateliers méthodologiques, c’est-à-dire offrir une aide concrète et du soutien aux personnes qui veulent par exemple faire des demandes de bourse. Étant donné que le comité est très jeune, on réfléchit encore à ce qu’on veut faire. »
En plus de diversifier ses activités, il se pourrait bien que le CEPG élargisse son champ d’action afin de permettre aux étudiant.es qui ne sont pas en lettres de bénéficier du même type de soutien, s’iels en ressentent le besoin. Effectivement, le comité encourage fortement les personnes intéressées à emboîter le pas et à mettre en place des initiatives similaires et qui seraient plus à même de répondre à leur réalité respective.
« On est présentement en train d’évaluer la possibilité d’étendre le comité à l’Université Laval dans son entièreté, en gardant en tête la possibilité pour les étudiants des facultés et des départements intéressés d’organiser des activités propres à leur réalité et leurs intérêts. Nous c’est en lettres, mais par exemple quelqu’un qui étudie en psychologie, peut-être que ça ne viendrait pas le rejoindre. »
Pour celleux qui souhaiteraient se joindre au comité, il est possible de le faire via le lien suivant : https://www.entraidepremieregeneration.com/general-5-2
Vous pourrez également trouver, sur ce site internet, une liste de ressources disponibles à l’université, ainsi que des témoignages d’étudiant.es.