L’AÉSS se désaffilie de la CRUES

L’Association des étudiant.es en sciences sociales a décidé par référendum le 28 janvier dernier de se désaffilier de la Coalition de Résistance pour l’Unité étudiante syndicale (CRUES). L’association facultaire cite notamment le « montréalocentrisme » de la CRUES et l’abandon de sa campagne pour la rémunération des stages comme motifs de son départ.

 

Le 28 janvier dernier, les membres de l’AÉSS ont voté.es à 251 voix contre 12, dans un référendum électronique, leur désaffiliation à la CRUES.

Le préambule à la question du référendum mentionne notamment l’abandon de la campagne pour la salarisation des stages, son « attitude montréalocentriste », le « manque de rigueur dans ses instances » et le coût de sa cotisation comme motivant son départ de la Coalition.

Fondée en 2022 dans le sillage de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), la CRUES tente depuis maintenant deux ans de fédérer les associations étudiantes de la province autour d’un programme plus combatif que les autres groupes de représentation étudiant comme l’Union des Étudiants du Québec (UEQ) ou la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ).

La Coalition éprouve néanmoins des difficultés depuis sa fondation à fournir son équipe exécutive et à étendre son nombre de membres hors de Montréal. La seule autre association étudiante membre, hors de la grande région de Montréal, est maintenant l’Association générale étudiante du campus Rimouski de l’UQAR (AGECAR).

L’AÉSS recevait de ses membres de plus en plus de questionnements quant à la pertinence de son affiliation à la CRUES, notamment par rapport à la cotisation de 3$ par étudiant.es par session qu’elle avait à lui verser. Ne semblant plus y voir d’avantages à y être affiliés, ses membres se sont exprimés de manière assez unanime.

Selon Coralie Duchesneau, représentante externe, l’AÉSS avait joint la Coalition en grande partie pour la campagne principale sur la salarisation des stages qu’elle menait depuis sa fondation. Au dernier congrès de la CRUES, la campagne principale a changé pour se concentrer sur l’enjeu de la Palestine. Selon Mme Duchesneau, il ne s’agit pas de ne pas vouloir se positionner sur l’enjeu palestinien, mais l’AÉSS est d’avis que cette lutte devrait être menée par les groupes militants propalestiniens locaux plutôt que par les associations étudiantes.

Quant à la question du « montréalocentrisme », la distance avec l’exécutif montréalais s’est fait sentir puisque que la majorité des actions étaient organisées à Montréal et que peu d’efforts étaient mis dans le support des actions en dehors de la région métropolitaine.

Les délais de communication dus au manque d’effectifs sur les comités exécutifs n’ont également pas aidé à la communication entre la CRUES et l’AÉSS

Selon Véronique Lessard, coordonnatrice aux affaires pédagogiques de l’AÉSS, la CRUES constitue une instance pertinente pour le mouvement étudiant. Une collaboration de nouveau avec la Coaliton éventuellement ne devrait pas être ignorée, mais elle trouve dommage que l’AÉSS n’ait pas réussi à y trouver sa place.

Par courriel, la CRUES a confirmé avoir entériné la désaffiliation de l’AÉSS. La Coalition affirme que les raisons de la désaffiliation concernent les membres de l’AÉSS, mais souligne que l’implication de cette dernière au sein de ses instances était minimale.

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