Photo : Claudy Rivard
Photo : Claudy Rivard

Professeur à la faculté de musique, Aaron Liu-Rosenbaum présente «Filt» ( filtres ) : un projet sonore interactif qui dresse un portrait de la ville de Québec tout en sensibilisant la population sur les pertes auditives. Impact campus a pu visiter l’installation au pré-vernissage de jeudi.

Laurence Bombardier-Cauffopé  

Photo : Claudy Rivard
Photo : Claudy Rivard

En collaboration avec le Laboratoire des Nouvelles Technologies de l’Image, du Son et de la Scène (LANTISS), le professeur Liu-Rosenbaum transforme le couloir menant aux locaux de recherche en un parcours sonore. Ce chercheur a eu un coup de cœur pour ce lieu isolé, tranquille et peu achalandé.

Il a voulu exploiter l’espace, le faire découvrir tout en instruisant les visiteurs sur la perte des fonctions auditives. D’ailleurs, il a travaillé avec des étudiants afin de conceptualiser l’ensemble du projet et de modéliser les sons en se rapprochant le plus fidèlement possible de la réalité.

Au tout début du parcours par exemple, il y a deux enceintes qui font jouer des boucles sonores. « Nous avons modalisé les sons d’un côté (coupé certaines fréquences, diminué le son pour qu’il soit nécessaire de s’approcher, distordu des sons ) alors que de l’autre côté on perçoit les sons purs. » Les sons ont été modalisés avec un système professionnel de simulation de perte auditive qui s’appelle ÉOS. « Nous avons fait des recherches afin d’associer des échantillons avec des pertes précises. »

L’autre objectif du projet est de recréer les différents univers auditifs de la vieille capitale. Ainsi, les 36 enceintes et les 8 capteurs qui forment le trajet sonore sont répartis en différentes stations et diffusent des sons purs et des sons altérés qui sont regroupés sous trois catégories. Le professeur a capté des sons qui représentent sa perception de la ville. On y trouve donc des bruits d’eau ( Lac St-Joseph ), de la forêt ( écureuil, loup, oiseaux ) ainsi que de la ville (concert de Madonna sur les plaines, trafic Charest/ Langelier, différents types de cloches ). « En fait, les églises ont une place prépondérante dans la ville de Québec et la définissent en quelque sorte. »

Aussi, le chercheur et son équipe ont joué avec les capteurs de manière à ce qu’ils déclenchent des sons, mais pas nécessairement dans l’enceinte située à proximité. On peut de cette façon déclencher un son qui sera diffusé ailleurs. C’est donc une interaction entre le visiteur et l’espace, mais aussi entre les visiteurs eux-mêmes. Le mouvement de chacun va affecter l’expérience de l’autre. Toutefois, le chercheur nous confie que cela demeure un art imprécis et qu’il s’agit de la première phase d’un projet pilote.

Quand? Du 22 février au 8 mars de10hà17h
? Local 3655 du pavillon Louis-Jacques-Casault.

Entrée libre.

www.lantiss.ulaval.ca

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