Courtoisie: Wikimedia
Courtoisie: Wikimedia

Opération discours en Israël

En visite en Israël du 20 au 22 mars, le président Obama a rappelé aux Israéliens son soutien indéfectible, tout en soulignant le droit des Palestiniens à avoir un État. Derrière les mots, peu de propositions concrètes.

Jérémie Lebel

Courtoisie: Wikimedia
Courtoisie: Wikimedia

La visite de M. Obama en Israël avait pour but d’améliorer son image auprès du public israélien et de contrer les attaques des Républicains, qui l’ont longtemps accusé d’être opposé à Israël. Le président a ainsi répété au premier ministre israélien, M. Netanyahou, que les États-Unis étaient prêts à tout pour empêcher l’Iran d’acquérir des armes nucléaires. Il a également affirmé avec force que l’alliance entre les États-Unis et Israël est « éternelle ».

Durant un discours livré le 21 à Jérusalem, M. Obama a défendu la nécessité de mettre en place un État palestinien. Il a demandé aux Israéliens de se mettre dans la peau des Palestiniens, dont les enfants « vivent avec la présence d’une armée étrangère qui contrôle les mouvements de leurs parents chaque jour ». Selon lui, les Palestiniens ont droit à un État, tout comme les Israéliens avaient le droit d’établir un État dans leur foyer ancestral.

Au-delà des mots, la visite d’Obama n’aura cependant pas amené de nouvelles propositions sur la table. Les problèmes semblent aussi ardus à régler qu’avant. Parmi eux, le plus urgent et le plus épineux est celui de la colonisation juive en Cisjordanie et dans la partie Est de Jérusalem. Jour après jour, Israël implante des habitations dans des territoires déjà peuplés par les Palestiniens dans l’est du pays. En 2011, on dénombrait 328 000 habitants dans les colonies israéliennes seulement en Cisjordanie. L’effet de la colonisation, en plus d’affecter la qualité de vie des Palestiniens de plusieurs manières, est de réduire l’espace qu’ils pourraient réclamer durant d’éventuelles négociations réussies pour avoir un État.

Le président Obama n’a demandé aucune halte de la construction des colonies. Israël ne risque pas non plus de lui en proposer. Formé le 18 mars dernier, le gouvernement de coalition israélien comprend des éléments durs. Le ministre de la construction et du logement, Uri Ariel, vit lui-même dans une colonie et est issu du parti ultra-nationaliste Foyer Juif — ce parti parle ouvertement d’annexer les Territoires occupés. Au ministère de la défense, on retrouve Moshe Yaalon, un ancien militaire qui s’était opposé au démantèlement des colonies israéliennes dans la bande de Gaza en 2005. Si Obama avait demandé à Israël d’interrompre la construction des colonies, il n’aurait sans doute rien obtenu. En 2009, il avait exigé un gel de la colonisation, mais Israël avait répondu en autorisant de nouvelles
constructions immobilières.

Auteur / autrice

Consulter le magazine