La CADEUL aurait enregistré pour l’édition 2012 du Marché du livre usagé ( MLU ) un déficit d’environ 5 000 $, malgré une part de 20 % prise sur la vente totale des livres. Il s’agit, selon Geoffroy Boucher, vice-président aux finances de la CADEUL, d’une situation relativement normale dans l’optique où il s’agit d’un service offert aux étudiants et non d’une entreprise à but lucratif.
Mathieu Massé
Le déficit enregistré par la Confédération des associations des étudiants de l’Université Laval serait dû en grande partie au fait que le MLU suscite de nombreuses dépenses afin d’en assurer l’efficacité.
Ces dépenses sont de l’ordre de salaire, équipements et locaux. Pour faire fonctionner le marché situé au pavillon Charles-De-Koninck, la CADEUL verse un salaire à temps plein à deux employés pour toute la durée du MLU. Ensuite, pour faire en sorte que le marché fonctionne à sa pleine efficacité, il faut des serveurs, de l’équipement informatique. Il faut aussi louer des locaux à l’Université Laval pour environ deux semaines.
Le vice-président aux finances de la CADEUL explique aussi que le système informatique, mis en place en 2010, a été une grosse dépense à ce moment-là.
Toutes ces dépenses génèrent en fin de compte un déficit pour les organisateurs du MLU. « Malgré le 20 %, ça reste un service qui est déficitaire pour la CADEUL. Pour l’année passée, c’est un service qui a entraîné une perte d’environ 5 000 $ », estime M. Boucher. Il persiste cependant à dire qu’il s’agit d’un service dont la CADEUL est fière et que les dépenses en valent grandement le coup lorsqu’ils voient le taux de satisfaction.
Décentralisation des marchés
Afin de toucher plus d’étudiants sur le campus, depuis deux ans, le Marché du livre usagé s’est installé dans trois pavillons plutôt que seulement au pavillon Charles-De-Koninck. Ainsi, c’est l’Association des étudiants en sciences de l’administration ( AESAL ) qui gère le marché du pavillon Palasis-Prince et le Club animé s’occupe de celui situé au pavillon Alexandre-Vachon.
Catherine Houde, vice-présidente exécutive de l’AESAL, affirme que le marché dont elle est responsable a vu une nette augmentation dans les deux dernières années. « Il y a eu 10 % plus de ventes cet automne comparativement à la même période en 2012. Je peux donc vous confirmer que les étudiants sont très réceptifs à ce service. »
Groupes distincts
Un peu partout sur le campus, on note que certains étudiants ont décidé d’éviter de passer par le Marché du livre usagé. Les groupes Facebook d’associations étudiantes sont l’outil de prédilection pour la vente indépendante de livres. Olivier Bellavance, étudiant à la faculté de sciences et de génie, dit simplement que « ce n’est vraiment pas compliqué de poster ses livres à vendre sur Facebook. En plus, on aide un ami et non un inconnu ».
Interrogé à savoir si ces groupes de ventes indépendants du MLU nuisaient à l’organisme, M. Boucher n’a pas paru alarmé. « Nous, c’est un service qu’on offre aux étudiants, si les gens décident de passer leurs livres de cette manière-là, nous on n’a pas vraiment de problème avec ça ».
Il nuance toutefois en ajoutant : « C’est sur que si tous les étudiants se mettent à délaisser le Marché du livre usagé pour se tourner vers des formules comme celle-là, eh bien on va se questionner sur la pertinence de ce service ».
La CADEUL, qui remet annuellement environ 100 000 $ aux étudiants de l’Université Laval pour la vente de leurs livres usagés, est toutefois encore bien loin d’un tel constat.