Mario, Luigi, Bowser et compagnie ont fait trêve la semaine dernière pour mettre leurs drapeaux en berne. Hiroshi Yamauchi, ancien président de Nintendo, est décédé jeudi à l’âge de 85 ans.
Un peu plus de 10 ans après avoir cédé les rênes de la compagnie pionnière dans l’industrie du jeu vidéo, ce serait, selon certains médias, une pneumonie qui serait venue à bout de celui qui a dirigé Nintendo de 1949 à 2002.
M. Yamauchi, 13e fortune japonaise au moment de sa mort selon Forbes, laisse derrière lui une des plus grandes listes de classiques du jeu vidéo. On pense notamment à Super Mario, Donkey Kong et Zelda qui ont littéralement changé la face divertissement électronique.
L’héritage de Nintendo
François Taddei, porte-parole et concepteur de jeux sénior chez Beenox, analyse l’apport de Hiroshi Yamauchi comme titanesque. « Il a été président pendant plus de 50 ans. Il a eu une grande incidence sur le monde du jeu vidéo », estime M. Taddei.
Le concepteur de jeux explique que le monde du jeu électronique s’est surtout développé aux États-Unis avec des compagnies comme Atari. En 1983, le krach du jeu vidéo atteint durement l’industrie et ce n’est qu’en 1985, avec la sortie de la Nintendo Entertainment System ( NES ) que la crise prend fin.
« C’est grâce à Nintendo et plus particulièrement à la NES qu’on a pu voir le monde du jeu vidéo reprendre vie seulement quelques années plus tard. Sans l’apport de ce monument, l’histoire aurait été très différente », continue M. Teddei.
Pour Olivier Tremblay-Ross, programmeur de jeux chez Behaviour, le monde dans lequel il évolue aujourd’hui ne serait pas le même sans l’apport de M. Yamauchi. « Je ne pourrais pas m’imaginer à quoi l’industrie ressemblerait sans la présence de Nintendo. Je peux difficilement nommer une autre compagnie ayant produit autant de classiques. Difficile de s’imaginer que Nintendo fut déjà une compagnie produisant des cartes à jouer. »
Une génération influencée
Les deux professionnels du jeu vidéo s’entendent pour dire que l’influence de Nintendo n’est pas uniquement liée à l’industrie. C’est une génération de jeunes qui a été directement influencée.
« Quelque part, mon choix de carrière a été directement influencé par mon expérience avec leurs jeux », croit M. Tremblay Ross.
Toutefois, si aujourd’hui l’industrie du jeu vidéo est plus ouverte que jamais, M. Taddei rappelle un passé qui n’est pas si lointain. « Il n’y a pas si longtemps, il n’était pas vraiment possible d’envisager une carrière dans le monde du jeu vidéo. C’était très difficile à imaginer », dit-il.
