Le secteur communautaire de Québec en grève

« C’est plus possible. Faut que ça change. » Voilà le dicton de la campagne Engagez-vous pour le communautaire. Du 7 au 9 novembre prochain, partout au Québec, plusieurs centaines d’organismes communautaires tiendront une grande campagne unitaire. Des mobilisations solidaires sont à prévoir, auxquelles certaines associations étudiantes de l’Université Laval prendront part.

Après plusieurs demandes sans réponse au cours des dernières années, les organisations communautaires en ont assez : elles veulent plus de financement. Le porte-parole de la campagne Vania Wright-Larin estime qu’il est temps d’agir. « On veut, tout le monde ensemble, dire au gouvernement qu’il doit réinvestir massivement dans le communautaire », affirme-t-il. Dans la région de Québec, les trois journées sont organisées par le RÉPAC, le RGF-CN et le ROC 03, trois importants regroupements d’organismes communautaires.

La problématique est généralisée. Les organismes communautaires n’arrivent plus à offrir des services adéquats, selon M. Wright-Larin. Celui-ci explique que le manque de ressources se traduit par une réduction des heures de service, par le gel des salaires et par des congédiements, ce qui force certaines organisations à fermer leurs portes. « Nous n’avons pas le choix de sortir dans la rue, lance-t-il. C’est à cause du mépris gouvernemental que nous devons interrompre nos services pour faire des grèves. »

Le manque à gagner dans le communautaire serait de 475 M $ d’après le porte-parole du mouvement. Il souligne que certaines organisations n’obtiennent un financement que de 30 000 $ par année. « Ce n’est alors même pas possible d’avoir un employé à temps plein », constate-t-il. Il indique que certains secteurs tels que la défense des droits individuels semblent mal-aimés du gouvernement. « Ils n’ont aucune indexation depuis sept ans. C’est donc une diminution de 30 % en terme de ressources », poursuit-il.

Des associations étudiantes de l’UL en grève

Le Regroupement des étudiantes et étudiants en sociologie de l’Université Laval (RÉSUL) et le Mouvement des étudiants et étudiantes en service social de l’Université Laval (MESSUL) participeront à la grande manifestation. Lors de leur assemblée générale respective, le vote est tombé en majorité en faveur d’une grève.

La coordonnatrice du MESSUL Linh Nguyên-Biron explique les raisons qui ont poussé le mouvement à soutenir la campagne. « Nous pensons que les mesures imposées par le gouvernement actuel vont à l’encontre de ces valeurs tant promulguées dans toutes les sphères du service social en brimant certains droits fondamentaux comme l’accès aux soins, aux services et à la dignité humaine », souligne-t-elle. L’étudiante rappelle que la situation est préoccupante pour les futurs professionnels. Le fait de voir des postes coupés, des gens sous-payés et des heures réduites n’a rien de rassurant selon elle.

La solution : le financement

Impliqué dans le domaine communautaire, Vania Wright-Larin croit que l’État doit impérativement augmenter les ressources en place pour répondre aux besoins de base dans les organismes. Ces derniers doivent se développer, s’organiser, se consolider et surtout retenir le personnel.

Il considère que l’objectif de 475 M $ est possible. « Ces 475 M $ ne représentent même pas 1 % du budget de la santé, indique-t-il. Cet argent retourne à 100 % dans la population. C’est un excellent investissement pour le gouvernement. »

La grande manifestation Engagez-vous pour le communautaire se tiendra sur trois jours. Le 7 novembre, différentes organisations du secteur communautaire ont été à la rencontre des députés. Les 8 et 9 novembre, la manifestation prend la forme de journées de grève et de fermeture des services. « Il va y avoir plusieurs dizaines d’actions. Des actions dérangeantes et de visibilités », confirme le porte-parole.


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