L’initiative étudiante Univert Laval promet de distribuer des bouteilles de verre dès l’hiver prochain à tous les étudiants. Comme elle n’a pas convaincu l’UL de bannir les contenants d’eau en plastique, l’association souhaite agir de manière autonome sur un fléau important en environnement.
Cela fait maintenant quatre ans que le jeune comité discute avec l’administration lavalloise afin d’exclure la vente d’eau embouteillée de tout le campus. Jamais le rectorat n’a voulu aller de l’avant dans ce projet.
« La seule et principale raison qui a été donnée à l’interne, c’est que, si on enlève les bouteilles de plastique, les gens vont se mettre à acheter des boissons gazeuses, indique la coordonnatrice aux affaires institutionnelles du groupe, Cynthia Legault. C’est assez discutable. »
La kombucha à la rescousse
Pour pallier ce refus, le choix de l’équipe s’est arrêté sur un produit spécifique : la bouteille de kombucha, de la marque Rise. Une idée d’autant plus pertinente, sachant que plusieurs membres de la communauté universitaire l’achètent au quotidien. « On s’est rendu compte que, malgré ça, il n’y avait pas vraiment de consigne là-dessus, déplore Cynthia. Au lieu de les jeter, nous, on les ramasse, lave, puis stérilise, avant de les donner aux gens qui en ont besoin. »
Composée de peu de membres pour l’instant, Univert Laval espère pouvoir distribuer tous ces flasques recyclables dès le retour en classe, après le temps des fêtes. « On veut donner ça gratuitement, poursuit la coordonnatrice. On va se promener dans les pavillons pour les distribuer en expliquant le propre de la problématique. »
Décision logique
Chaque jour, des milliers de bouteilles de plastique sont vendues dans le monde, causant une quantité de polluants aux proportions démesurées, selon Cynthia. « Évidemment, c’est un dérivé du pétrole et c’est mauvais pour l’environnement, constate-t-elle. C’est une production inutile de déchets. »
La provenance de l’eau embouteillée, directement puisée des nappes souterraines, pose certaines interrogations, souligne l’étudiante à la maîtrise en droit. « Alors que dans notre évier, on a une excellente qualité, on se tourne vers des eaux qui ne sont pas renouvelables, poursuit-elle. Parfois même, elles sont tirées des pays où la ressource est manquante. »
Tant de problématiques sociales et environnementales énormes, selon la jeune femme, dont on ne se rend pas individuellement compte lors de nos achats. L’association salue d’ailleurs la décision du Dépanneur Chez Alphonse de ne plus vendre les dits contenants de plastique.
Ailleurs dans la province, certaines institutions scolaires ont déjà interdit la vente d’eau en bouteilles. « Plus on va avoir des autorisations qui passent ailleurs, plus on va pouvoir revenir plus tard vers l’UL, en montrant que ça s’est bien passé ailleurs, exprime l’étudiante. On va donc se laisser un petit temps pour discuter avec l’administration. »
Se joindre au mouvement
L’organisme étudiant rappelle qu’il est en pleine période de recrutement pour l’aider dans ce combat, mais aussi pour contribuer à plusieurs autres projets à longueur d’année. Les projets de coupe menstruelle, d’emballages écoresponsables, d’allées fruitées ou bien de paniers bios demeurent très actifs.
« On recrute n’importe qui voulant s’impliquer, de tous les domaines, conclut Cynthia. Ça peut aussi être une aide ponctuelle, donc ce n’est pas nécessaire d’être tout le temps là-dedans non plus. »
Univert Laval est présent le 6 décembre au Marché de Noël responsable de l’Université Laval, au pavillon Charles-De Koninck. Pour plus d’informations sur l’initiative, cliquez ici.