Au coeur des négociations de la convention collective à l’Université Laval, le vice-recteur exécutif Éric Bauce remet en question la pertinence de certaines décisions du Syndicat des employés et employées (SEUL) depuis le début de ce conflit.
À quelques reprises, les publicités et sorties publiques du groupe syndical ont invité les étudiants à choisir un autre établissement d’enseignement dans la région. Une stratégie qu’avoue ne pas comprendre M. Bauce, dans un contexte où il estime qu’elle peut nuire aux procédures.
« De dire aux étudiants de ne pas venir étudier ici, je trouve que ce n’est pas nécessairement très bon d’un point de vue financier, lance-t-il. Diminuer les revenus de l’institution n’est pas gagnant quand on négocie une convention. »
La manière dont l’État québécois finance les universités pourrait d’ailleurs appuyer cet argument. Même s’il n’est pas en accord avec certaines orientations en enseignement supérieur, le vice-recteur s’en remet au système.
« Il faut comprendre que le mode de financement actuellement est par étudiant, ce qui en soi n’est pas nécessairement bon, rappelle-t-il. Mais les règles sont comme ça. Moins il y a d’étudiants, moins il y a de financement, et moins on a d’argent à donner. »
Pas de panique
Celui qui est natif de Montpellier en France affirme ne percevoir aucun effet concret d’insécurité dans le corps étudiant à la suite des campagnes du SEUL. « Je ne sens pas du tout ce vent de panique et je n’ai pas d’indicateurs en ce sens-là, admet-il. Ça ne semble pas non plus avoir eu d’impact au niveau des inscriptions. »
À l’inverse même, le fait que l’Université Laval n’en soit pas à sa première période de négociations syndicales amène Éric Bauce à apporter certaines nuances. « Il y a tout un ensemble d’étapes à l’intérieur de ça, souligne-t-il. Je demeure confiant qu’il y aura un aboutissement positif, comme il y en a eu dans les précédentes négociations. Il y avait eu des inquiétudes, mais on était arrivé avec quelque chose qui tenait la route au final. »
Le vice-recteur assure d’ailleurs que le processus à l’interne continue bel et bien de progresser et qu’il se fait pas à pas. « On avance. Inévitablement, tôt ou tard, on va finir par s’entendre », martèle-t-il, soulignant toutefois qu’il est difficile de dire quand exactement les négociations pourraient prendre fin, étant donné la complexité des débats.
Le blocage des régimes de retraite
Principal point de division entre les deux parties, le système des régimes de retraites est asservi par la loi 13 de l’Assemblée nationale du Québec. Elle prévoit notamment la possibilité d’amener les retraités à participer au travail sur les déficits.
« On parle essentiellement de jouer avec une fraction de l’indexation des rentes, explique Éric Bauce. Les gens vont à la retraite et reçoivent une rente, qui est indexée pour être capable de maintenir le pouvoir d’achat de la personne. Il y a augmentation de la rente à chaque année. On parle de conserver 75 % de cette hausse et d’aller prendre 25 % de l’indexation pour contribuer au déficit. »
Or, il s’agit justement du fait d’amener les retraités à contribuer dans ce contexte sur lequel le syndicat de l’Université Laval « ne semble pas être en accord », indique l’ancien enseignant. Celui-ci affirme vouloir intégrer une certaine équité intergénérationnelle dans un conflit qui affecte d’abord et avant tout les employés actifs de l’université.
« On ne souhaite que d’avoir une entente bonne pour tout le monde, pour l’ensemble des membres de la communauté, pour nos employés. On vise à leur assurer une bonne qualité de vie », conclut Éric Bauce.
Le comité de négociations en bref
- 7 membres du Syndicat
- 5 membres de l’administration
- 1 intermédiaire/médiateur au besoin