Dans une décision adoptée en mai dernier, au terme de la session d’hiver, l’Université Laval a mis fin à une réflexion entreprise depuis longtemps aux dires de Josée Germain, vice-rectrice à l’administration et aux finances?:«C’est une remise en question qui date fort longtemps. Il y avait beaucoup de questions sur le pourquoi et la gouvernance qui découlait de tout cela. On a décidé, en comparant ce qui se fait dans le réseau, de ramener la date de paiement à celle d’autres institutions du réseau.»? La décision entérinée par le conseil exécutif de l’université fera passer la date de paiement pour la session d’automne du 20 novembre au 15 octobre. En ce qui concerne la session d’hiver, les étudiants lavallois devront avoir remboursé leur quittance le 20 février plutôt que le 20 mars. Pour ceux et celles préférant étudier au soleil, le paiement des frais de scolarité de la session d’été est devancé au 15 juin, comparativement au 30, comme il prévalait à l’habitude.
Mme Germain explique que plusieurs facteurs ont été pris en considération pour en venir à cette décision. La vice-rectrice à l’administration avance l’argument de l’efficacité en matière de gestion?: «Il y a beaucoup de changements de cours au début de la session. Nous voulons traiter l’ensemble de cette information et n’émettre au possible qu’une seule facture et non pas plusieurs corrigées et recorrigées». Malgré cette mesure impopulaire, l’administration assure que l’institution lavalloise ne se dirige pas vers une politique où les étudiants auraient à payer la totalité de leur facture au tout début de la session, comme c’est le cas actuellement à l’Université McGill. Madame Germain soutient également qu’une hausse de la pénalité en cas de retard de paiement n’est pas au menu de son exécutif. Cette pénalité se situe à 3% du total de la facture pour tous les étudiants
du campus.
Faisant face aux critiques de plusieurs associations en rapport au fait que beaucoup d’étudiants étrangers reçoivent une bourse de leur gouvernement ou de leur institution d’origine beaucoup plus tard dans la session, Madame Germain rétorque que l’université «garde une date qui tient compte des organismes boursiers. Normalement, on ne devrait pas retrouver de cas à grande échelle qui deviennent problématiques».?
Réactions des associations étudiantes
Les deux plus importantes associations étudiantes de l’Université Laval contestent fermement cette décision de l’administration. Le vice-président aux finances de l’Association des étudiants et étudiantes inscrits aux études supérieures (AELIÉS), Vincent Thibeault-Côté, souligne que ce seront «les étudiants qui ont l’habitude de payer entre le 15 octobre et le 20 novembre et ceux qui travaillent pour payer leurs études qui vont être pénalisés». Hicham Ech-Chatoui, vice-président aux études, se questionne quant à lui à savoir si «l’Université Laval a vraiment été voir chaque pays représentés à l’université pour savoir quand ils émettent leurs bourses. Il y a beaucoup de monde cette fois-ci qui vont payer les 3% de pénalité.»
La mesure adoptée par Laval se veut d’autant plus significative pour les étudiants étrangers. Ces derniers, pour 12 crédits au deuxième cycle, ont à régler une facture de 5700$ par session, incluant les assurances de l’AELIÉS. Pour eux, la pénalité atteint 171$ comparativement à 32$ pour les étudiants québécois.
Dans une lettre écrite conjointement par l’AELIÉS et la Confédération des associations d’étudiants et d’étudiantes de l’Université Laval (CADEUL), les présidents des deux associations décrient la façon dont la décision a été prise. Simon Bérubé, président de la CADEUL, explique que «la décision a été prise sans nous prévenir. On a reçu une lettre disant: voilà, dorénavant ça sera ça.