Omar Khadr est un citoyen canadien né à Toronto. En juillet 2002, il a été capturé par l’armée américaine durant un combat en Afghanistan. Il était alors âgé de 15 ans, ce qui le fait mineur aux yeux du droit international. Il est détenu à la base navale de Guantanamo Bay, à Cuba, où il est privé de sa liberté depuis six ans.
La conférence a débuté avec l’arrivée d’une vingtaine de militants de l’ONG vêtus de la tenue orange portée par les prisonniers de Guantanamo Bay. Placés sur la scène, ils ont scandé la chanson thème de la campagne «Omar dans un étau/Rapatrions-le au plus tôt».
Selon le droit international, le Canada a le droit de rapatrier ses citoyens pour qu’ils soient jugés sur leur terre natale. Cependant, aucune mesure n’est présentement prise pour agir dans ce sens. «La position du Canada dans ce dossier est insupportable», regrette la juriste Fannie Lafontaine.
Me Lafontaine explique que plusieurs points de droits sont violés dans cette affaire. Parmi ceux-ci, on retrouve : le droit à un procès équitable, l’interdiction de torturer et le droit des enfants d’être jugés comme des mineurs. Selon elle, «la gravité des violations ne se justifie même pas en temps de crise».
ASF Canada espère profiter de la période électorale pour se faire entendre par les partis politiques. Même si chaque parti politique fédéral s’est déjà prononcé sur la cause, ASF voudrait qu’ils réitèrent leur position durant la campagne. L’association revendique également du gouvernement que celui-ci entreprenne des démarches pour le rapatriement de l’enfant soldat. Cette mesure est primordiale, car «en refusant de rapatrier, le gouvernement canadien se fait complice des violations des droits humains». On va encore plus loin en évoquant que le gouvernement accepte de créer un précédent.
D’autres organismes sont aussi impliqués dans la cause du jeune Kadhr. Amnistie International a fait signer cette semaine une pétition à l’échelle pancanadienne. Dans ses efforts de mobilisation, l’organisme tente de démontrer que certains pays ne respectent toujours pas les principes énoncés dans la Déclaration des droits de l’homme, ratifiée il y a six décennies.
La Cour suprême du Canada et la Cour suprême des États-Unis se sont toutes deux prononcées sur la cause. Elles ont dénoncé le processus établi par la commission militaire de Guantanamo Bay. Pour elles, «il est impossible qu’un procès soit équitable dans un système qui se met en place au fur et à mesure.»
Malgré l’appui des plus hautes instances de justice des deux pays, le jeune homme reste derrière les barreaux de la prison de Cuba dans l’attente de son procès, dans lequel il sera présumé coupable jusqu’à preuve du contraire.