Beaucoup d’électricité et un peu d’information

Comment six policiers ont-ils pu être incapables de maîtriser un seul homme. Je comprends la difficulté reliée à la tâche, mais quand même. Six pour un. Il me semble que douze bras devraient être en mesure d’accomplir cette tâche. Pour votre information, le Taser libère une onde de 50 000 volts. Qui a dit que changer une ampoule sans couper l’interrupteur les deux pieds dans l’eau pouvait être dangereux? Vous avez déjà probablement regardé les images de ce Polonais décédé d’un arrêt cardiaque à l’aéroport de Vancouver. Les policiers de la GRC n’avaient pas attendu très longtemps avant de jeter leur venin électrique sur l’individu qui est mort quelques instants plus tard.

Un policier ou une policière, possède le pouvoir de vie ou de mort sur tous les individus dans la société. Brutal comme constat, mais c’est un fait. Bien-sûr, cela dans des circonstances graves. Ont-ils vraiment besoin d’un complément à leur arme à feu? Comment six agents ne peuvent maîtriser une seule personne? Pourquoi devoir recourir à une arme supplémentaire qui met sérieusement la vie des individus en danger? On dirait que maintenant, si douze bras ne peuvent en maîtriser deux, le Taser s’en chargera. Bonne nouvelle, n’est-ce pas? Va falloir se munir de paratonnerre portatif. Au cas où…

L’autre bonne nouvelle, c’est que le Service de police de la ville de Québec a profité du spectacle de Céline Dion, le 22 août, pour tenir une conférence de presse annonçant qu’aucune accusation de blâme n’allaient être portés contre les Lucky Luke survoltés. Quel hasard! Probablement qu’ils ne s’attendaient pas à une telle couverture médiatique sur la venue de la diva. On l’a déjà entendue, celle-là, sur le campus. Je ne vous apprends rien j’espère, en vous disant que cette annonce est passée comme lettre à la poste.

Derrière les rideaux
Parlant d’information, j’ai discuté avec un politicien cette semaine qui me racontait que lui et plusieurs de ses collègues, ne parlaient plus à une journaliste depuis un moment. Pourquoi? La journaliste en question s’était cachée derrière des rideaux lors d’un rassemblement politique pour essayer de capter des conversations éventuellement explosives. Elle s’est fait prendre. Verdict: on la boude.

Je n’appuie pas nécessairement la pratique de la journaliste. Rien pour rehausser l’image souvent négative qu’ont les médias. Mais de là à cesser de lui parler? Deux choses m’ont choqué. La première, c’est le naturel qui se dégageait de la personne en question. Comme si c’était normal que les politiciens choisissent à qui ils parlent et surtout qui ils boudent.

La deuxième, c’est l’incompréhension et la victimisation derrière la volonté du geste de la journaliste. On espionne les gens envers qui la confiance est à zéro. Non? Me semble que c’est logique. Oui oui, je sais que l’information est devenue un produit. Je sais que ça prend des bonnes et grosses nouvelles pour vendre de la pub et bla bla bla. Mais si les politiciens et les politiciennes ne pourfendaient pas eux-mêmes les beaux principes qu’ils énoncent lorsque vient le temps de vendre leur salade pour se faire élire, les relations seraient peut-être plus franches avec
les médias.

Si un politicien décide à qui il parle, il décide de l’entreprise à qui la nouvelle est confiée. Ça devient du favoritisme, potentiellement teinté de conflit d’intérêt. Les médias sont là pour transmettre l’information à la population. Où il n’y a pas de presse, il n’y a pas de liberté. La politique doit être redevable en tout temps aux médias. Que ça lui plaise ou non.

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