L’urgence d’agir

Le monde prend actuellement conscience de l’ampleur de la crise sociale, écologique et économique, a déclaré l’élu solidaire, et cette urgence nécessite des actions immédiates, tant sur le plan social que dans l’encadrement des entreprises.

Emboîter le pas
Il faut prendre exemple sur d’autres pays, soutient M. Khadir, qui a salué les initiatives du président Obama pour sortir les États-Unis de la crise. «Malgré toutes les appréhensions qu’on avait sur sa marge de manœuvre réelle à prendre des mesures qui sont en rupture avec le passé, on sait aujourd’hui qu’une série d’orientations qu’il vient de prendre sont clairement plus énergiques qu’on aurait pu le penser», a-t-il analysé, soulignant l’audace du président américain de soumettre les grandes entreprises et les financiers à ses règles.

«Au Canada et au Québec, c’est désolant, parce qu’on est une nation socialement plus avancée qu’aux États-Unis, mais aucun décideur public ne remet réellement le système en question», a-t-il déploré.

M. Khadir s’est d’ailleurs dit très déçu de Jean Charest qui, en réponse à la crise, avait avancé une «véritable révolution de développement durable» lors de son discours d’ouverture, le 11 mars dernier. «Je croyais entendre Che Guevara», a ironisé l’élu, dénonçant l’absence de solutions concrètes suivant les promesses du premier ministre.

Arrêter de favoriser les grandes entreprises
Au contraire d’Obama, c’est la tendance du provincial et du fédéral à se plier aux exigences des grandes entreprises qui nuisent à une véritable relance, estime Amir Khadir. Les petites et moyennes entreprises sont négligées par l’État, explique-t-il, ce qui revient à concentrer toutes les ressources entre les mains des «gros joueurs», sans pourtant garantir de changements dans la structure économique. «Jean Charest, la petite brebis, est un néo-conservateur de la pire espèce qui n’a aucun scrupule à consentir des avantages fiscaux à la grande entreprise privée», a grogné le député de Mercier.

Selon ses dires, la situation ne changera pas tant que les dirigeants et les gouvernants ne cesseront pas de favoriser les entreprises d’ailleurs sous prétexte qu’elles créent des emplois ici. «Tout ce qu’on a eu, c’est des jobs. Les pharaons garantissaient des jobs eux aussi. Et quinze siècles plus tard, nos décideurs publics se contentent, et pire encore, les syndicats se contentent des jobs alors que tout les combats qui ont concrétisé les avancées sociales ont été menés par des syndicats qui se sont battus pour des conditions de travail», a rugi M. Khadir. Selon lui, l’entreprise a besoin du labeur des travailleurs et non des avantages fiscaux consentis par l’État.

À la gauche de se mobiliser!
En outre, pour que la structure du système change, il importe toutefois que la gauche s’unisse et qu’elle se positionne sur l’échiquier en tant qu’acteur politique, croit le porte-parole solidaire. «Au-delà de la critique, de la contestation ou même d’offrir des solutions à la pièce, il faut qu’il y ait une véritable concertation sociale. Il faut qu’elle s’arroge le droit de librement faire des choix en période électorale et de le faire sentir et de le faire peser dans la balance», a-t-il lancé.

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