Les associations étudiantes s’unissent

Pour Simon Bérubé, président de la CADEUL, l’Université Laval prend la population étudiante étrangère pour une «vache à lait dont on peut presser le citron pour régler les problèmes de sous-financement du réseau universitaire». Selon Jérôme Lankoandé, président de l’ÆLIÉS, la direction invoque la volonté de rejoindre la moyenne des universités québécoises. «L’Université Laval a cette faculté de toujours trouver une moyenne», déplore-t-il.

Pour une session de douze crédits, cette augmentation représente 367,92$ de plus à la facture. Les étudiants étrangers paient déjà en moyenne 306,60$ de plus par crédit que les Québécois en montant forfaitaire. Depuis l’année 1996-1997, où les étudiants étrangers payaient le même prix que les étudiants québécois, leur solde à payer a explosé, passant de la parité à une augmentation de 700%.

Selon les deux associations, les étudiants étrangers seront davantage portés vers l’Ontario ou les États-Unis avec cette augmentation. «L’Université Laval perd un avantage comparatif par rapport aux autres universités si les frais scolaires rejoignent ceux de ces universités», affirme Simon Bérubé. Serge Tchaha, étudiant camerounais à la maîtrise en administration des affaires, considère que l’UL se pose en contradiction : «L’Université Laval veut développer la recherche, pourtant la majorité des étudiants en deuxième et troisième cycles sont des étudiants étrangers. C’est à n’y rien comprendre». Également inscrit à la maîtrise en administration des affaires, Omar Azzedine, du Maroc, rappelle qu’avec le contexte légal au Canada, il devient difficile de venir étudier ici : «Avec le visa étudiant, on ne peut pas travailler pendant six mois. Ensuite, on peut faire une demande pour travailler, mais ça prend encore deux mois». Québec sera ainsi privé de ces étudiants qui sont «bien intégrés, paient un loyer, contribuent à la consommation et offrent un apport culturel», ajoute Jérôme Lankoandé.

L’application d’un montant forfaitaire aux étudiants étrangers est valable pour toutes les universités québécoises. Pour expliquer ce tarif, Stéphanie Tremblay, du service des communications du ministère de l’Éducation, soutient qu’auparavant, «les coûts de l’éducation universitaire au Québec n’étaient pas comparables aux autres provinces. Maintenant, ils le sont». Le ministère de l’Éducation permet ainsi aux établissements de facturer 10% de plus en montant forfaitaire. La direction de l’Université Laval a décidé d’appliquer cette augmentation. En 2014-2015, le ministère prévoit déréglementer les forfaitaires de plusieurs disciplines. Si les universités se prévalent de cette déréglementation, les étudiants visés devront assumer l’entièreté du coût de la formation. Malheureusement, aucun membre du personnel administratif de l’Université ne s’est montré disponible pour répondre aux questions d’Impact Campus.

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