De 180 000, la Fédération des étudiants universitaires du Québec (FEUQ) est passée à 120 000 membres depuis la grève de 2005. Entre autres, la CADEUL, la Student’s Society of McGill University (SSMU), l’Association étudiante du secteur des sciences de l’UQAM (AESSUQAM) et le Regroupement des étudiantes et des étudiants de maîtrise, de diplôme et de doctorat de l’Université de Sherbrooke (REMDUS) se sont désaffiliés de la Fédération. Ensemble, ces associations, auxquelles il faut rajouter l’AELIES, qui s’est désaffiliée en 2004, regroupent plus de 70 000 étudiants. Si elle se formalise en une organisation structurée, la Table de concertation des associations indépendantes, dont font partie ces associations, ferait apparaître un nouvel acteur de taille dans le paysage estudiantin québécois.
Le projet, créé à l’initiative du REMDUS, était en quelque sorte conditionnel au mandat de désaffiliation que lui ont confié ses membres par référendum en 2008. «Notre C.A. nous a demandé de créer quelque chose de plus structuré. Tant du côté des partisans de la désaffiliation que de ceux qui voulaient rester avec la FEUQ, il y avait une crainte quant à la représentativité. L’idée a été de toujours continuer à discuter avec les autres associations indépendantes», avoue David Maurice, vice président aux affaires externes du REMDUS. Actuellement, seule la FEUQ demeure reconnue comme comme interlocuteur du gouvernement. Même si les membres composant la Table de concertation ont déjà pris plusieurs positions communes en ce qui concerne les enjeux de l’éducation, le ministère leur aurait conseillé de formaliser le tout afin d’espérer être reconnu comme interlocuteur.
Structure plus souple
Se défendant de vouloir mettre au monde de ce qui pourrait devenir l’embryon d’une fédération nouveau genre, les représentants étudiants insistent plutôt sur le principe d’autonomie des associations, pierre d’assise de la Table. «Pour nous, chaque geste doit partir de la base et aller vers le haut. Que ce soit à la CADEUL ou dans une table de concertation formalisée», signifie Simon Bérubé, président de la CADEUL, faisant référence au principe de consultation des associations membres de la confédération.
La structure de gouvernance de ce qui deviendrait le deuxième plus grand regroupement d’étudiants au Québec est relativement simple. Mis à part la Table des associations, qui en constitue le noyau, la nouvelle structure serait composée d’un comité de coordination de quatre personnes proposées par les membres et qui y travailleront à temps partiel, d’un délégué externe et d’un porte-parole nommé par la Table. Les associations membres n’auront pas le droit d’être affiliées à deux organisations. Une association qui désire se désaffilier devra lancer un ultimatum de 60 jours aux autres associations de la Table. Ce qui ne signifie pas que les membres devront toujours être d’accord. En d’autres mots, un regroupement d’étudiants pourra se prononcer contre une proposition ou s’abstenir de participer à une décision prise par la Table. À l’inverse, une association pourrait également faire l’objet d’un ultimatum lancé par les autres membres. «Si une association n’est jamais présente ou vient toujours pour s’opposer, ce n’est pas le but. On veut des assos qui viennent de façon constructive», indique clairement David Maurice. Ainsi, l’exclusion d’un membre de la Table est possible si son mandat ne concorde pas avec les objectifs visés par les autres membres de l’organisation.
Pas de hausse de cotisation
La Table de concertation des associations indépendantes espère fonctionner avec un budget annuel avoisinant
40 000$. Autant la CADEUL que le REMDUS ont assuré que cela ne se traduirait pas par une hausse des cotisations étudiantes qui leur sont versées. Les représentants étudiants comptent obtenir une subvention de l’État québécois. En effet, un programme de subventions gouvernementales existe pour les regroupements et associations reconnues comme telle en vertu de la loi. Pour chaque tranche de 10 000 membres, l’État verse 7000$.
Les prochaines étapes
Bien que plusieurs détails restent encore à fignoler afin d’officialiser le projet, les associations qui participent déjà à la Table de concertation espèrent qu’il se formalisera rapidement. Le caucus des associations de la CADEUL a adopté à l’unanimité deux propositions à cet effet. L’AELIES pourrait emboîter le pas également. «Nous participons déjà activement à la Table, dit Fanny Tremblay-Racicot, vice-présidente à l’externe. Nous ne sommes pas contre l’idée. Nous allons en discuter en conseil exécutif. Si c’est positif, ça va aller au conseil d’administration. Une assemblée générale spéciale pourrait être tenue pour demander l’avis de nos membres là-dessus», a-t-elle signifié.