Le journal étudiant Le Collectif de l’Université de Sherbrooke est en difficulté. Le manque de placements publicitaires, les cotisations étudiantes insuffisantes et un manque d’implication des étudiants en auront peut-être raison. Depuis 30 ans maintenant, la publication rapporte et commente les nouvelles du campus estrien à une communauté d’environ 30 000 étudiants. L’importance de la presse étudiante est trop souvent sous-évaluée, surtout dans le contexte de concentration des médias. En faisant le tour des quotidiens de toutes les régions, on se rend vite compte qu’il n’est pas toujours évident d’obtenir de l’information provenant des universités en dehors des périodes de scandales, comme ce fut le cas à Montréal dernièrement, avec l’UQÀM.
Que ce soit Montréal Campus, Quartier Libre ou Le Collectif, les journaux étudiants sont les meilleurs outils pour s’informer sur la dynamique des campus québécois qui présentent, dans quelques cas, une population équivalente à une ville de banlieue. Une publication étudiante et indépendante de moins, c’est en quelque sorte la voix de milliers de personnes qui perd de sa portée.
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Un sondage non-scientifique, mené par le journal L’Exemplaire la semaine dernière, nous a révélé que 95% des étudiants de l’Université ne connaissent pas grand chose sur l’établissement qu’ils fréquentent, mis à part l’emplacement de leurs salles de cours. J’en fais partie. Bien que le sondage soit non-scientifique, il est à douter qu’une firme professionnelle d’analyse de données statistiques en serait venue à des résultats différents. La fête de l’Université passe alors pour un congé que l’on savoure sans trop savoir pourquoi. Qui va s’en plaindre?
Si l’Université Laval a un hymne, il y a sûrement quelqu’un quelque part qui a perdu la cassette. De mémoire, jamais je n’ai entendu le refrain d’une mélodie dont les paroles chanteraient les valeurs et les ambitions de l’institution lavalloise. C’est peut-être mieux comme ça. Imaginez entendre quotidiennement une voix à travers les pavillons vanter les vertus de l’institution. Il y a tout de même une contradiction entre les visées internationales de l’UL et le manque de connaissances de son histoire. Est-ce un symptôme d’un manque de curiosité historique? Sans doute. Tout de même, il est dommage que l’histoire de la plus vieille institution d’enseignement francophone d’Amérique reste méconnue en ses propres murs. Qui sait, par exemple que l’Université Laval est l’ancêtre de l’Université de Montréal?
Il n’est donc pas surprenant que les membres de la communauté universitaire peinent à identifier le premier recteur de l’institution, le rôle qu’a joué la famille De Koninck, et les paroles de l’hymne intitulé Savoir et beauté. Peut-être cela résulte-t-il d’un manque de curiosité de ses membres, mais force est de constater que l’institution est aussi responsable de cette méconnaissance. Pourtant, connaître l’Université Laval, c’est aussi s’imprégner de l’histoire de la ville de Québec.