Rencontre avec l’Association pour la diversité sexuelle et de genre de l’Université Laval

Cette semaine, nous avons rencontré Tohi et Emilia de l’ADGSUL afin qu’iels nous en disent plus sur leurs désirs pour le futur de cette association dont la mission depuis 1978 est de « promouvoir et valoriser la diversité sexuelle au sein de la communauté universitaire et de la région de la Capitale-National. »

Par Léon Bodier, journaliste multimédia

Fondée en 1978, l’association s’est éteinte en 2020 lors de la pandémie, faute de relève après la graduation des membres actifs. Mais grâce à l’engagement d’étudiant.es passionné.es comme Emilia et Tohi, l’ADGSUL est à nouveau sur pied après des années de silence. 

Une renaissance portée par le besoin de communauté

Emilia, à l’origine de la relance de l’association, confie qu’elle passait devant le local vide à chaque fois qu’elle allait chez sa psychothérapeute. Poussée par son propre besoin de communauté, elle a déterminé que l’automne 2024 serait la session pour relancer l’association. Deux semaines après avoir contacté la CADEUL, une AGE était organisée le 7 novembre, la première depuis trois ans. Quelques semaines plus tard, le marché de Noël Queer s’installait dans plusieurs pavillons du campus, marquant le véritable retour de l’ADGSUL.

Pour Tohi, étudiant en sciences forestières depuis l’automne, l’ADGSUL a été une découverte précieuse. Il partage avoir trouvé l’association lors du forum de la FEMUL à la rentrée, poussé par un besoin de partager sa vie étudiante avec une communauté Queer comme il le faisait à Paris avant de venir étudier à Québec. L’ADGSUL a ainsi tenu son propre forum à la rentrée d’Hiver 2025 et espère être encore là à celle d’automne 2025 à la rencontre de nouveaux.elles arrivant.es.

Des projets concrets et inclusifs

Depuis, l’ADGSUL ne perd pas de temps. Après un premier événement festif en décembre dernier, rassemblant une trentaine de personnes autour d’un DJ au Pavillon Alphonse-Desjardins, l’association à collaborer avec le METSUL pour leur événement À la recherche de ton âme sœur tenu le 13 février.

Hormis les soirées de rencontres, un service de dépannage de vêtements dans leur local vient d’être lancé. Emilia explique vouloir créer un espace où les personnes à l’expression de genre non normative peuvent trouver des habits sans malaise, une entreprise à but non lucratif qui se tient loin des normes imposées des boutiques traditionnelles.

L’association milite également pour des espaces plus inclusifs sur le campus : toilettes non genrées évidemment, mais aussi ligues sportives Queer au PEPS grâce au Service des Résidences. Personnellement, je suis anxieux à l’idée de continuer mon sport dans une équipe masculine après ma transition, après y avoir joué pendant 20 ans avec des femmes. Créer des ligues ouvertes à tous changerait la donne. 

Visibilité et inclusion : au cœur des priorités

Pour l’ADGSUL, la visibilité est essentielle. « Le plus important, c’est que les personnes concernées sachent que l’association existe », souligne Emilia. Cela passe par des infolettres, une nouvelle page Facebook, des affiches, une présence dans les pavillons et des kiosques lors des rentrées universitaires. 

Après un (re)départ de zéro, le financement reste un défi, mais l’énergie ne manque pas. Les cotisations des membres, l’auto-financement des événements et des subventions ciblées, comme celle qu’iels souhaitent bientôt obtenir grâce au Chantier bien-être permettent de maintenir l’élan. L’ADGSUL s’appuie également sur des partenariats qui leur tiennent à cœur: donations de livres par la librairie Pantoute, ainsi que collaborations avec la FÉMUL, l’AÉSS et la CADEUL lors d’événements communs comme le Barbequeer à venir.  Tohi et Emilia précise que, « le but n’est pas d’exclure ou de remplacer les autres organisations pour la DSPG, mais de collaborer. »

Un avenir plein d’espoir

Malgré des défis administratifs persistants, comme l’accès limité aux anciens comptes de caisse, l’ADGSUL avance à grands pas. Son renouveau rapide prouve un besoin criant d’espaces sécuritaires et affirmés pour la diversité sexuelle et la pluralité de genre à l’Université Laval.

« Nous voulons créer un esprit de communauté », concluent Emilia et Tohi.



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